Les jihadistes somaliens font un carnage à l’Université de Garissa, au Kenya

kenya-20150403

À nouveau, les jihadistes somaliens des milices shebab, liées à al-Qaïda, s’en sont pris au Kenya en lançant, le 2 avril,  un assaut particulièrement meurtrier contre le campus de l’Université de Garissa, située à environ 150 kilomètres de la frontière avec la Somalie.

Peu après le début de l’attaque, le porte-parole des shebab, Cheikh Ali Mohamud Rage, a précisé que le commando avait la mission de « tuer ceux qui sont contre » ce groupe affilié à al-Qaïda. « Quand nos hommes sont arrivés, ils ont relâché (…) les musulmans (…) nous détenons les autres en otages », a-t-il alors ajouté. En fait, l’assaut a principalement visé les étudiants chrétiens.

Il aura fallu 16 heures aux forces de sécurité kényanes pour venir à bout des assaillants, qui auraient été apparemment au nombre de 4. Ces derniers, qui portaient des ceintures d’explosifs, ont été tués.

Le bilan de cette attaque est d’au moins 147 morts parmi les 815 étudiants et les 60 personnels de l’Université. Et l’on compte environ 79 blessés, d’après le ministère kényan de l’Intérieur.

Selon la police, le « cerveau » de cette opération serait un certain Mohamed Kuno, alias Mohamed Dulyadin. Ayant la double nationalité kényanne-somalienne, il avait dirigé une école coranique à Garissa jusqu’en 2007, avant de rejoindre la Somalie et les rangs de l’Union des tribunaux islamiques. Puis, il a rallié le groupe Hizbul Islam, qui a fusionné, en 2010, avec les milices shebab.

En outre, Mohamed Kuno, dont la tête a été mise à prix pour 200.000 dollars par Nairobi, est connu, d’après la BBC, pour être un jusqu’au-boutiste. Figurant parmi les principaux responsables des shebab dans la région du Jubaland, frontalière avec le Kenya, il est accusé d’avoir préparé plusieurs attaques contre les forces kényanes déployées en Somalie dans le cadre de l’AMISOM ainsi que contre des civils.

L’attaque contre l’Université de Garissa s’inscrit dans le fil de celle menée en septembre 2013 contre le centre commercial Westgate, à Nairobi. Et son mode opératoire rappelle celui utilisé en décembre dernier par les taliban contre un établissement scolaire accueillant des enfants de militaires à Peshawar, au Pakistan. D’ailleurs, son bilan est comparable…

Par ailleurs, cette action terroriste a été menée alors que les milices shebab ont perdu plusieurs responsables chargés de leurs opérations extérieures au cours de ces dernières semaines.

En mars, un missile tiré par un drone américain avait éliminé Adnan Garaar, alors soupçonné d’avoir été l’un des cerveaux de l’attaque contre le centre commercial de Westgate. Plus tôt, Youssef Dheeq, le responsable des opérations extérieures des jihadistes somaliens, leur chef, Ahmed Abdi « Godane » et  Abdishakur Tahlil, en charge de leur « service » de renseignement avaient connu le même sort.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]