Deux parachutistes français réalisent un exploit au profit des militaires blessés

Pour les passionnés de parachutisme, il est inutile de présenter l’adjudant-chef Mario Gervasi. Ce sous-officier, qui compte plus de 10.000 sauts à son actif, est l’ancien directeur adjoint de l’équipe de France militaire de parachutisme. Il est actuellement le responsable de l’encadrement et la formation de l’équipe parachutiste de présentation et de compétition de l’armée de l’Air.

Cela peut paraître paradoxal pour un militaire (du moins aux yeux de certains) mais l’adjudant-chef Gervasi se veut également être un ambassadeur pour la paix.

C’est ainsi que, à l’aube de l’an 2000, il a effectué un saut point zéro du pôle Sud, pour, comme il l’a dit lui-même, « délivrer aux générations futures du monde entier le message de paix du secrétaire général de l’ONU Kofi Annan ».

Depuis, ce parachutiste de l’extrême a enchaîné les sauts que l’on peut qualifier d’inédits, pour défendre des causes ou au bénéfice d’associations. Ce qui lui a parfois causé quelques problèmes… Il a ainsi fait l’objet d’une fatwa lancée par les taliban pakistanais pour avoir initié la ministre du tourisme, Nilofar Bakhtiar, aux joies du parachutisme.

Cette année, l’adjudant-chef Gervasi a relevé le défi d’effectuer trois sauts (un sur le pôle nord, le second sur le pôle sud et le troisième sur l’Everest) pour le bénéfice de l’association « Les Pôles de l’Espoir« , dont la vocation est de venir en aide aux militaires blessés ainsi qu’à leurs familles, en relation avec Terre Fraternité et Ado – Entraide Défense. L’objectif est de récolter ainsi au moins un million d’euros.

Mais le sous-officier ne sera pas le seul à réaliser ces trois sauts. Il est en effet accompagné par Xavier Le Draoullec, un ancien marsouin de 52 ans, gravement blessé à Beyrouth en 1982 à l’âge de 19 ans, alors qu’il servait au sein du 8e Régiment de Parachutistes d’Infanterie de Marine. Depuis, ce dernier s’est illustré dans les compétitions de handisport, en décrochant plusieurs records (4x400m, saut en longueur) et autres médailles.

Partis de Mourmansk, les deux hommes ont effectué le premier saut de leur défi le 29 mars, visiblement dans des conditions encore plus difficiles que prévues. « Un Iliouchine nous a largués à 4.500 mètres d’altitude et on a eu une chance inouïe de se poser sur le pôle Nord géographique (…) On a été largués avec nos tentes et nos combustibles, tout notre matériel pour pouvoir rester ici 10 à 15 jours au cas où on aurait été bloqués longtemps », a raconté Mario Gervasi à l’AFP, alors qu’il attendait avec son compagnon de saut, de pouvoir rejoindre la Norvège, avant de revenir en France.

Pendant le saut, Xavier Le Draoullec s’est fait une petite frayeur. Il « a failli perdre sa prothèse qui s’est détachée alors qu’on était à 320 km/h. Heureusement, sa combinaison l’a retenue », a expliqué Mario Gervasi.

Une fois au sol, les deux hommes ont dû affronter, pendant 4 jours, des conditions très éprouvantes, avec des températures de -35°c et une banquise en mouvement. Des équipes russes ont construit une piste de fortune afin de permettre à un avion d’Antonov de récupérer les deux parachutistes. Leur retour à Paris devrait se faire très prochainement.

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