Le général Pierre Gillet a pris le commandement de la force Sangaris

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Commandant de la 6e Brigade légère blindée (BLB) et ancien chef de corps du 2e Régiment Étranger d’Infanterie (REI), le général Pierre Gillet a succédé au général Éric Bellot des Minières à tête de la force Sangaris, au cours d’une cérémonie de transfert d’autorité organisée le 29 mars au camp de M’Poko de Bangui et à laquelle ont assisté le général Francisco Soriano, le chef des éléments français au Gabon (et qui aussi été le premier commandant de Sangaris) ainsi que les autorités centrafricaines de transition.

Sous le commandement du général Bellot des Minières, en poste depuis juin 2014, la force Sangaris a conduit plus de 200 opérations dans le centre et l’est du territoire centrafricain, c’est à dire là où les tensions, notamment causées par des dissensions au sein de la mouvance de l’ex-Séléka (désormais devenue Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique), étaient les plus fortes, comme par exemple à Bria, où une action musclée a été nécessaire pour permettre la tenue de consultations populaires dans le cadre du processus politique de réconciliation.

Lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le 3 mars dernier, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait relevé que « la dynamique de nuisance des ex-Séléka radicaux semblait s’effriter fortement dans l’Est du pays » et que, sur le plan politique, « les fidèles de François Bozizé [ndlr, renversé par la Séléka en 2013] et de Michel Djotodia [chef de la Séléka, président jusqu’en 2014], qui recherchaient dans le cadre des récents pourparlers de Nairobi la déstabilisation du gouvernement de transition et la scission du pays en deux, n’avaient finalement pas réussi leur entreprise ».

Dans le même temps, avec l’apport de l’opération européenne EUFOR RCA, déployées à Bangui, la force Sangaris a accompagné la montée en puissance de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), qui, active depuis septembre dernier, compte plus de 9.400 hommes.

Pour autant, même si les services de l’État se rétablissent progressivement, il n’en reste pas moins que certains du zones du pays, à commencer par Bangui, sont susceptibles de connaître des pics de violence, le plus souvent à cause d’activités criminelles.

Au début de ce mois,  les effectifs de la force Sangaris ont été ramenés à 1.700 hommes. Le dispositif a été réorganisé autour de deux zones : Bangui-Bambari et Kaga Bandoro/Ndélé. « Nous sommes dans ce que nous avions planifié depuis le mois de décembre 2013, une force française […] qui installe la MINUSCA et se retire à partir du moment où celle-ci est en mesure de remplir sa mission », expliquait récemment le colonel Gilles Jaron, le porte-parole de l’État-major des armées.

Normalement, et sous réserve qu’il n’y ait pas une dégradation soudaine de la situation, les effectifs de la force Sangaris devraient passer en-dessous du millier de soldats d’ici l’automne. Mais les autorités centrafricaines de transition estiment que ce calendrier est trop rapide.

« Si aujourd’hui nous traversons une accalmie que je comparerai à de la braise sous de la cendre, le pays est exsangue et nous avons toujours plus besoin de sécurité pour mener à bien cette transition. Le président François Hollande a indiqué que Sangaris restera en RCA jusqu’à l’automne. Ce que nous saluons, mais nous souhaitons un retrait progressif, à un rythme d’escargot », a fait valoir, dans les colonnes du Monde,  Jean-Jacques Demafouth, e conseiller à la présidence en charge de la sécurité et des relations avec Sangaris et la MINUSCA.

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