Irak : Le Royaume-Uni dope ses capacités en matière de renseignement

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Dans le cadre de l’opération Shader, qui est le nom de sa participation à la coalition anti-EI (État islamique ou Daesh) emmenée par les États-Unis, le Royaume-Uni a déployé des moyens relativement importants à Chypre et au Koweït.

Pour effectuer des frappes en Irak (et seulement en Irak), la Royal Air Force a envoyé 8 chasseurs bombardiers Tornado GR4 ainsi que 6 drones MALE (Moyenne Altitude Longue Endurance) MQ-9A Reaper, ces dernières pouvant aussi faire de la surveillance, de la reconnaissance et de la collecte de renseignement (ISR).

Justement, et hormis les capacités de ravitaillement en vol (1 A330 MRTT « Voyager ») et de transport (4 hélicoptères Chinook, 2 C-130 Hercules et 1 C-17A Globamaster III), l’aviation britannique a mis le paquet dans ces domaines, avec 2 Sentry AEW, 1 Boeing RC-135W Rivet Joint et… désormais 2 Sentinel R1.

L’annonce de l’envoi de ces deux avions supplémentaires a été faite par le ministère britannique de la Défense le 26 mars dernier. Ces appareils – la RAF en compte 5 en dotation – sont en fait des Global Express du constructeur canadien Bombardier Aerospace, passés par Raytheon qui les a dotés de capteurs, dont le radar ASTOR ou encore le Ground moving target indicators, qui permet d’identifier des positions ennemies.

Le déploiement de ces deux Sentinel R1 a été annoncé alors qu’il y a une petite polémique outre-Manche, sur fond de rivalité avec la France. A priori, on goûte peu, à Londres, le fait que les forces françaises ont engagées en Irak plus de moyens que leurs homologues britanniques, grâce notamment à l’apport du porte-avions Charles de Gaulle et de son escorte.

Un rapport parlementaire a en outre récemment minimisé l’action des forces britanniques, en avançant qu’elles n’avait réalisé que 6% des frappes de la coalition. Ce qui est vrai si l’on prend en compte celles effectuées en Syrie. Or, la RAF n’a pas le mandat pour intervenir contre l’EI en territoire syrien.

Quoi qu’il en soit, il est vrai que les Britanniques ont frappé plus souvent que les Français en Irak. Lors d’une intervention faite le 3 mars à l’Assemblée nationale, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a donné le chiffre de 49 frappes effectuées par l’aviation françaises, alors que, au 2 mars, la Royal Air Force en avait réalisé 160, dont 70 grâce à ses 6 MQ-9 Reaper.

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