Les pirates somaliens sont-ils de retour?

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Le 26 mars, une dépêche de l’AFP a indiqué qu’un bateau de pêche iranien avait été pris d’assaut par des pirates au large de Ceel Huur, dans la région de Mudug, en Somalie. Ce qui serait une première depuis 3 ans.

Cette information a été donnée par Alan Cole, de l’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). « Un bateau iranien, qui pêchait illégalement dans les eaux somaliennes, a été pris par des pirates cette semaine », a-t-il affirmé. Seulement, cet incident n’a pas été signalé par les forces navales de l’Otan (Ocean Shield) et de l’Union européenne (Atalante).

L’une des raisons de l’essor de la piraterie somalienne entre 2008 et 2011 était liée à la pêche illégale, laquelle privait les pêcheurs locaux d’une partie de leurs revenus. Par la suite, les pirates ne sont plus contentés de s’en prendre aux navires de pêche et ont attaqué des bateaux de commerce ou de plaisance, avec l’objectif d’obtenir le paiement de rançons en échange de leurs otages.

Avec le déploiement de forces navales importantes dans le golfe d’Aden et l’embarquement d’équipes de protection à bord des navires de commerce et de pêche, le phénomène a fini par se réduire… Et la pêche illégale a repris de la vigueur. Et cela d’autant plus que les autorités somaliennes n’ont pas les moyens de défendre leurs eaux territoriales.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets et que les « conditions qui ont favorisé l’émergence de la piraterie » sont à nouveau réunies, Alan Cole dit craindre un regain de l’activité des pirates somaliens.

Pour autant, il semblerait que ce soit déjà un peu le cas, si l’on en croit des rapports de la marine iranienne. Au cours des ces dernières semaines, plusieurs attaques contre des pétroliers iraniens ont ainsi été déjouées. Comme pour celle menée contre le bateau de pêche, elles n’ont pas été recensées par Atalante et Ocean Shield.

Ainsi, le 3 février, dans le golfe d’Aden, un pétrolier iranien a été approché par des pirates à bord de 5 embarcations, ce qui a motivé l’intervention d’un navire de la 33e Flotte de la marine iranienne (comprenant le destroyer Shahid Qandi, le navire logistique Bandar Abbas et le sous-marin Tareq), alors en mission de « renseignement ». Cette attaque faisait suite à une autre, tentée trois jours plus tôt vers le port yéménite d’Al-Mukalla.

Plus récemment, le 20 mars, un autre pétrolier iranien, naviguant près du détroit de Bab el-Mandeb, a été attaqué à deux reprises, la première fois par deux bateaux pirates, la seconde, par six embarcations rapides. Selon l’agence Irna, dans les deux cas, un navire iranien est intervenu. Et, lors de la seconde fois, des échanges de tirs ont eu lieu.

Enfin, le 26 mars, toujours à proximité du détroit de Bab el-Mandeb, un pétrolier iranien a de nouveau été attaqué, cette fois par un bateau-mère et 4 embarcations pirates. Là encore, des coups de feu ont été échangés avec un navire de la marine iranienne.

En tout cas, ces incidents posent des questions. Pourquoi les pétroliers iraniens auraient-ils été visés, qui plus est à proximité du détroit stratégique de Bab el-Mandeb,  alors qu’aucune attaque n’a été signalée par les opérations Ocean Shield et Atalante contre des bâtiments d’autres nationalités? [ndlr, il n’a pas été possible de vérifier auprès du Bureau Maritime International, son site Internet étant indisponible]

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