Les États-Unis pourraient fournir du ravitaillement en vol et des avions radar à la coalition arabe engagée au Yémen

L’intervention au Yémen d’une coalition dirigée par l’Arabie Saoudite afin de soutenir le président Abd Rabbo Mansour Hadi contre les rebelles houthis, de confession zaïdite (branche du chiisme), a provoqué l’indignation de l’Iran et du Hezbollah libanais.

Élément pour le moins inquiétant, le président iranien, Hassan Rohani, a mis en garde contre le risque d’une propagation du conflit à d’autres pays du Moyen-Orient après le lancement par la coalition arabe de l’opération « Tempête décisive ». Ces propos ne sont pas à prendre à la légère quand on sait, par exemple, que 30% de la population de la province saoudienne du Hasa, dont le sous-sol recèle une grande partie des réserves pétrolières du royaume, est d’obédience… chiite. Et que dire de l’éventualité de voir des missiles anti-navires installés près du détroit stratégique de Bab el-Mandeb?

Officiellement, Téhéran dément toute implication au Yémen… Mais cela ne l’empêche pas d’y avoir une certaine influence sur les milices chiites qui, après avoir conquis Sanaa, menacent désormais Aden.  Pour les États-Unis, et comme l’avait indiqué, au début de ce mois, Josh Earnest, le porte-parole de la Maison Blanche, il n’y a pas « d’éléments permettant d’accréditer l’idée d’une forme de commandement exercé par des responsables iraniens sur les mouvements Houthis ».

Cependant, Alistair Baskey, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale (NSC), a fait part des inquiétudes de Washington au sujet des « activités iraniennes au Yémen » ainsi que sur les « informations sur le transfert iranien d’armes qui contribuent à la déstabilisation et à la menace pesant sur le gouvernement légitime ». En février, John Kerry, le chef de la diplomatie américaine, estimait que l’appui iranien aux rebelles houthistes avait « sans aucun doute, contribué à la chute du gouvernement yéménite ».

D’où l’appui de Washington à l’opération Tempête décisive. Dès son début, il a été précisé que le président Obama avait autorisé « la fourniture d’un soutien en logistique et en renseignement aux opérations militaires menées par le CCG, le Conseil de coopération du Golfe ».

En outre, le Pentagone a indiqué avoir mis en place une « cellule de coordination » avec la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite. « Leur rôle est premièrement de maintenir les lignes de communication ouvertes entre les Etats-Unis et les pays du Golfe », a expliqué un porte-parole.

Mais il est question d’aller encore plus loin. Et cela va poser des questions sur la répartition des moyens entre deux théâtres, à savoir le Yémen d’un côté et l’Irak et la Syrie de l’autre, où là, il s’agit de combattre l’État islamique (EI ou Daesh).

Ainsi, d’après des responsables américains, Washington envisage de fournir à la coalition arabe des moyens de ravitaillement en vol et des avions radar de type AWACS. « C’est sur la table, et c’est en train d’être discuté », a assuré l’un d’eux.

Pourtant, l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis disposent de A330 MRTT (Multi Role Tanker Transport) et l’aviation saoudienne met en oeuvre des E3A AWACS.

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