Le Canada veut frapper les jihadistes de l’État islamique en Syrie

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L’opération Impact est le nom de la participation canadienne à la coalition internationale emmenée par les États-Unis pour combattre les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh). Elle mobilise, depuis octobre dernier, environ 70 militaires des forces des opérations spéciales, dont la mission est de conseiller les troupes irakiennes et kurdes, 6 chasseurs-bombardiers CF-18 Hornet, 2 avions de patrouille CP-140 Aurora ainsi qu’un ravitailleur CC-150T Polaris.

Jusqu’à présent, et comme d’autres membres de la coalition, Ottawa se refusait à mener des missions en Syrie et préférait ainsi se concentrer sur le nord de l’Irak, où l’EI a conquis de larges secteurs lors de son offensive lancée en juin 2014. Mais le gouvernement canadien, dirigé par le conservateur Stephen Harper, a visiblement changé d’avis.

En effet, ce dernier présentera, au Parlement, une motion visant à prolonger le mandat des forces canadiennes jusqu’en mars 2016 et à étendre à la Syrie leur zone d’intervention.

Pour le Premier ministre canadien, si les frappes aériennes de la coalition ont réussi à contenir, voire à repousser l’EI, il n’en reste pas moins que l’organisation jihadiste contrôle encore un « territoire substantiel » tout en n’ayant pas perdu son pouvoir d’attraction.

« Nos objectifs demeurent les mêmes : nous voulons continuer à affaiblir les capacités du soi-disant État islamique, c’est-à-dire affaiblir sa capacité à prendre part à des déplacements militaires à grande échelle, à utiliser ses bases librement, à étendre sa présence dans la région et à multiplier les attaques à l’extérieur de la région », explique M. Harper.

« Les combattants de l’État islamique et une grande partie de son équipement lourd passent librement la frontière irakienne jusqu’en Syrie en partie pour s’assurer une meilleure protection contre nos frappes aériennes. Nous croyons que le soi-disant État islamique ne devrait plus pouvoir trouver refuge en Syrie », a encore justifié le Premier ministre canadien. Et, bien évidemment, il n’est nullement question de demander une quelconque autorisation de Damas avant de viser l’EI sur le territoire syrien.

Cette motion sera soumise au vote le 26 mars. Elle devrait normalement être adoptée sans problème, étant donné que  M. Harper détient une large majorité à la Chambre des Communes. En outre, l’opération Impact bénéficie d’un large soutien de la part de l’opinion publique canadienne, surtout après les deux attaques jihadistes commises au Québec et à Ottawa en octobre 2014.

Selon les données officielles, l’aviation canadienne a effectué, au 21 mars, 656 sorties au-dessus de l’Irak, dont 428 pour les les CF-18 Hornet, qui ont réalisé 53 des 1.631 frappes de la coalition, et 120 pour les CP-140 Aurora. Enfin, les forces spéciales canadiennes, qui ont été accrochées à plusieurs reprises par les jihadistes, ont déploré la perte du sergent Andrew Doiron, tué lors d’un incident avec les forces kurdes, le 6 mars.

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