L’armée ukrainienne bricole des drones de loisir en appareils militaires

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Après des années de vaches maigres, les forces armées ukrainiennes manquent de moyens alors même qu’elles doivent faire face aux séparatistes pro-russes actifs dans la région du Donbass (sud-est de l’Ukraine) et soutenus par la Russie.

« Ce dont nous avons besoin, c’est d’équipement sophistiqué: des outils de communication, de brouillage électronique ou des radars. Ce sont des équipements nécessaires dans une armée moderne », avait expliqué, en février, Pavlo Klimkine, le ministre des Affaires étrangères ukrainien. Il aurait pu ajouter les drones aériens tactiques, ce que n’avait pas manquer de faire un rapport indépendant publié peu avant par plusieurs groupes de réflexion américains.

Cela étant, et l’on a déjà vu ce phénomène pour les conflits en Libye et en Syrie, quand les moyens manquent, il suffit d’avoir recours au « système D » et d’avoir un peu d’imagination. Ainsi, rapporte le site DefenseOne.com, Natan Chazin, le commandant d’un bataillon ukrainien, a lancé, en mai 2014, le projet Aerorozvidka afin de créer une unité dotée de drones tactiques.

Pour cela, il a été fait appel aux « geeks » locaux ainsi qu’à ceux appartenant à la diaspora ukranienne, pour transformer des drones que l’on peut aisément trouver dans le commence en engins militaires, capables d’effectuer des missions de renseignement et de surveillance.

L’appareil le plus sophistiqué est le PD-1, imaginé par un certain Igor Korolenko. D’une envergure de 3 mètres environ, il est en mesure de voler pendant 5 heures. Il est notamment noté de capteurs électro-optiques et infrarouges ainsi que d’une caméra vidéo qui diffuse des images via une liaison cryptée de 128 bits. Il dispose en outre d’un logiciel de pilotage autormatique. D’autres engins ont connu le même sort, comme le très connu DJI Phantom.

Même si, pour les logiciels, les « geeks » ukrainiens s’appuient sur NAZA ou Pixhawk, qui, conçus par 3DRobotics, sont en open source, le projet Aerorozvidka est financé par un site de crowdfunding (financement participatif), appelé « Peoplesproject« , lequel concerne également le développement d’autres équipements militaires.

Déjà 16 drones ont ainsi été militarisés pour les besoins de l’unité du commandant Natan Chazin, qui compte maintenant une vingtaine de personnes, et au moins trois engins ont été neutralisés par les forces séparatistes.

La mise en oeuvre de ces appareils n’est pas sans risque, dans la mesure ils peuvent être repérés par des moyens de guerre électronique. C’est ainsi que, le 16 mars dernier, malgré le cessez-le-feu, cette unité ukrainienne de drones a perdu Vladimir Kochetkov-Sukach près de Marioupol.

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