Selon le Pentagone, le coût de l’avion F-35 baisse mais les problèmes à régler restent nombreux

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Selon les dernières estimations du Pentagone, le coût de l’avion dit de 5e génération F-35 a baissé de 7,7 milliards de dollars pour les 2457 appareils commandés (soit -1,9%). En prenant en compte les frais de développement, le montant total de la facture est estimé à 391,1 milliards de dollars. Et cela grâce à une révision des processus industriels, à la restructuration du programme et à une inflation moindre que prévue.

À l’origine, l’objectif pour le Pentagone était de disposer de 2.852 F-35 pour 233 milliards de dollars. On est donc encore loin de la cible initiale…

Cet avion furtif, développé par Lockheed-Martin, est appelé à devenir l’épine dorsale de l’aviation américaine, avec trois versions destinées à entrer en service au sein de l’US Air Force (version A, dite classique), de l’US Marine Corp (version B, à décollage court et atterrissage vertical) et de l’US Navy (version C).

Dans le détail, le prix d’un F-35A est désormais évalué à 108 millions de dollars (-4 millions par rapport à la dernière estimation). Celui d’un F-35C serait maintenant de 129 millions (-1 million). Le F-35B, commandé notamment par le Royaume-Uni, reste le plus cher puisque son prix unitaire est de 134 millions, et cela malgré une baisse de 5 millions.

Cependant, le Government Accountability Office (GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes, pour simplifier) se dit beaucoup moins optimiste, notamment sur les coûts d’exploitation du F-35. En outre, il a mis en garde contre de nouveaux surcoûts liés à des problèmes qui n’ont pas encore été réglés.

Un récent rapport de l’Operational Testing and Evaluation office (DOT&E, Bureau des évaluations et des essais opérationnels du Pentagone) en a d’ailleurs donné le détail… Et ils sont nombreux [voir le compte-rendu du POGO, un centre de réflexion indépendant].

Parmi ces problèmes à régler, l’on peut notamment citer les retards dans la mise au point des logiciels indispensables pour faire voler le F-35 et en faire un système d’armes opérationnel.

Ainsi, l’Automatic Logistics Information System (ALIS), sorte de système d’exploitation de l’appareil qui compte plus de 30 millions de lignes de code est encore loin de donner pleinement satisfaction, avec la découverte régulière de défaillances. Or, ce logiciel est censé fournir des informations tant aux pilotes qu’au personnel au sol sur l’état de l’avion.

D’autres logiciels sont affectés par des soucis qui donne lieu notamment à des  d’inexactitudes concernant le système de navigation et à des échecs dans la fusion des données obtenues via les différents capteurs, ce qui provoque « de fausses alarmes et des erreurs de cibles ». En clair, le F-35 a des difficultés à « trouver des cibles, à détecter et à parer les défenses ennemies et à éviter les tirs fratricides ».

S’agissant du F-35B, des problèmes dans les commandes de vol ont été détectés, en particulier lors de manoeuvres à haute vitesse. L’appareil est en outre peu protégé en cas… d’orage : il est en effet vulnérable à la foudre (un comble pour un Lightning II) s’il est contraint de voler à deux reprises en l’espace de 12 heures, à moins que ses réservoirs de carburants aient été régulièrement purgés. En cause?  Leur système de régulation de la pression partielle d’oxygène. Ce problème avait toutefois déjà été identifié en 2013. Mais, visiblement, une solution n’est pas encore au point.

Enfin, autre souci parmi d’autres, des composants du F-35 manquent de fiabilité, ce qui augmente le temps de maintenance et donc les coûts. Sont notamment concernés l’avionique, le moteur, les pneus du train d’atterrissage, l’OBOGS (système générateur d’oxygène embarqué) ou encore le siège éjectable.

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