La Russie a lancé d’importantes manoeuvres militaires dans l’Arctique

Avec le changement climatique annoncé, l’Arctique va prendre une importance toute particulière dans la mesure où ses ressources naturelles, en particulier les hydrocarbures, pourront être exploitées et que de nouvelles routes maritimes permettant un gain de temps significatif par rapport à celles existantes entre l’Asie et l’Europe, seront ouvertes.

Par ailleurs, les pays de la région se livrent une bataille juridique pour déterminer leurs zones de souveraineté. L’un des litiges oppose le Canada et la Russie au sujet de la dorsale de Lomonossov, une chaîne de montagne immergée qui traverse l’océan Arctique des eaux sibériennes jusqu’à l’île canadienne d’Ellesmere.

Dans le même temps, ces mêmes pays y renforcent leurs capacités militaires. Ou du moins ont des plans pour le faire. Le Canada est dans cette logique, de même que la Norvège. La Russie n’est pas en reste depuis la publication, en 2009, de sa stratégie pour l’Arctique. Ainsi, Moscou y a renforcé la présence de ses forces armées et déployé une brigade arctique, composée d’unités d’infanterie motorisée et placée sous l’autorité du commandement stratégique unifié de la Flotte russe du Nord.

« Guerrier Nordique » au Canada, Cold Response en Norvège, etc.. Des exercices militaires dans le Grand Nord sont régulièrement organisés, parfois avec la participation des militaires français.

Les forces norvégiennes, dont la priorité est de renforcer ses moyens de défense dans le Grand Nord face aux moyens déployés par la Russie, viennent justement de terminer les manoeuvres « Joint Viking« , dans la province du Finmark, près de la frontière avec la Russie.

Signe de la montée des tensions avec Moscou après l’affaire ukranienne, l’édition 2015 de Joint Viking a été la plus importante depuis 1967, avec plus de 5.000 soldats mobilisés. L’objectif pour Oslo, qui maintient un effort de défense relativement important, est de préparer des unités modulaires pouvant combattre seules ou aux côtés des forces de l’Otan.

Comme du tac au tac, les forces russes ont elles aussi lancé, le 16 mars, des manoeuvres de grande envergure dans l’Arctique. Mais avec plus de 38.000 militaires, une quarantaine de navires de surface, 15 sous-marins et 110 avions.

« De nouvelles menaces contre notre sécurité nous obligent à augmenter nos capacités militaires. Une attention particulière doit être apportée à nos nouvelles unités stratégiques du nord », a expliqué Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense.

Il s’agit notamment pour les forces russes de vérifier leur capacité « à déployer des forces dans les archipels arctiques Novaya Zemlya et François-Joseph, à protéger les frontières aériennes, terrestres et maritimes du pays et à transporter par voie aérienne des forces spéciales vers des secteurs isolés », a précisé M. Choïgou.

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