Airbus Helicopters décroche un contrat de 1,5 milliards d’euros en Corée du Sud

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Généralement, il est très compliqué de décrocher des contrats dans le domaine militaire en Corée du Sud, étant donné que ce pays fait figure de « chasse gardée » de l’industrie de l’armement d’outre-Atlantique. Et quand un marché est attribué à un groupe européen, ce dernier n’est pas certain de le garder jusqu’au bout : la filiale américaine du britannique BAE Systems, qui devait moderniser les 134 avions F-16 des forces aériennes sud-coréennes en a fait l’expérience en novembre dernier : l’opération a été suspendue, au bénéfice, très probablement, de Lockheed-Martin.

Aussi, Airbus Helicopters, qui a fait de l’exportation une priorité, vient de réussir un très joli coup en signant, ce 16 mars, un contrat de 1,5 milliard d’euros avec le groupe sud-coréen Korea Aerospace Industries (KAI) portant sur le développement et l’assemblage de plus de 300 hélicoptères à vocation à la fois militaire et civile. Les constructeurs Agusta Westland, avec l’AW 169 et Bell helicopters, avec le Bell 430, étaient également en lice.

Ce n’est pas la première fois que le constructeur établi à Marignane s’impose en Corée du Sud : en 2006, il avait déjà sélectionné par KAI pour développer un hélicoptère dérivé de la famille des Super Puma. Le premier appareil, appelé Surion, est entré en service au sein des forces armées sud-coréenne en 2013. Il s’agissait du plus gros marché remporté par un groupe non américain.

« Ce contrat exceptionnel par son ampleur porte sur le développement et la fabrication de 214 hélicoptères militaires d’attaque et une centaine d’appareils civils destinés au marché civil et parapublic coréen comme la sécurité publique, le secours et sauvetage, la surveillance des lignes électriques, etc », a commenté Norbert Ducrot, vice-président d’Airbus Helicopters en Asie du Nord. « Ce contrat de développement et de production représente 1,5 milliard d’euros pour Airbus Helicopters sur 20 ans », a-t-il ajouté.

L’hélicoptère à vocation civile, appelé LCH (Light Civil Helicopter), sera développé à partir du H-155B1 (ex EC-155B1, la dernière version du Dauphin) et servira aussi de base au Light Armed Helicopter (LAH), qui, armé par une tourelle canon, sera destiné aux forces terrestres sud-coréennes. Si ces appareils seront assemblés en Corée du Sud pour une mise en service à partir de 2021, une bonne partie des composants seront livrés par Airbus.

« C’est un accord d’autant plus structurant qu’il prévoit un volet exportations », a en outre estimé M. Ducrot. Selon Airbus Helicopters, la demande au niveau mondial pour les LCH et les LAH pourrait être d’au moins 600 appareils. Et cela « peut représenter pour Airbus Helicopters un revenu de plusieurs milliards d’euros dans les 20 prochaines années, si l’on ajoute les opérations de support et de maintenance », a fait valoir

D’après Airbus Helicopters, le potentiel de vente, au niveau mondial, serait d’au moins 600 appareils (LCH ET LAH réunis), « ce qui peut représenter pour Airbus Helicopters un revenu de plusieurs milliards d’euros dans les 20 prochaines années, si l’on ajoute les opérations de support et de maintenance », a-t-il fait valoir. « Nous avons déjà vendu plus de 1.000 hélicoptères de la famille Dauphin dans le monde et grâce à cette nouvelle coopération, nous pensons pouvoir doubler ce chiffre dans les 20 prochaines années », a-t-il poursuivi.

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