Nouvelle frappe américaine contre un responsable jihadiste somalien

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En difficulté en Somalie où elles ont perdu du terrain face à l’AMISOM, une force déployée dans le pays sous l’égide de l’Union africaine, les milices jihadistes shebab, liées à al-Qaïda, privilégient désormais les actions de guérilla et les attentats suicides contre des cibles de haute-valeur, notamment à Mogadiscio.

Ainsi, le 12 mars, les jihadistes somaliens ont lancé une attaque à Baïdoa, qui, située  à environ 220 km au nord-ouest de Mogadiscio, fut un de leurs bastions avant d’en être chassés, en 2012, par le contingent éthiopien de l’AMISOM.

Les 5 assaillants, « vêtus d’uniformes militaires somaliens » ont vainement tenté de pénétrer à l’intérieur d’une enceinte fortifiée abritant le siège du gouvernement locale, les bureaux des Nations unies et le quartier général de la force de l’Union africaine. Un porte-parole des shebab a indiqué que cette attaque visait « une réunion de sécurité entre le président Adan et des responsables éthiopiens ».

Mais les milices shebab sont aussi actives à l’extérieur de la Somalie, en particulier au Kenya. Encore récemment, le 13 mars, elles ont revendiqué l’attaque au lance-roquette d’un convoi officiel kenyan près de Mandera, sur une route longeant la frontière somalienne. Un véhicule d’escorte a été touché et 3 personnes ont été tuées (2 policiers et 1 civil). L’on compte aussi 8 blessés, touchés par des éclats de grenades lancées par les assaillants, qui ont réussi à prendre la fuite.

Le Kenya, qui a joué un rôle important dans les revers qu’ils ont subis ces derniers mois, est une cible prioritaire pour les jihadistes somaliens. D’où l’attaque qu’ils menèrent, en septembre 2013 contre le centre commercial de Westgate, à Nairobi (au moins 67 tués). Fin février, dans une vidéo diffusée via Internet, les shebab ont même menacé de reproduire le même type d’opération aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en France (en citant les Quatre-Temps et le Forum des Halles).

Cette volonté de frapper à l’extérieur de la Somalie explique sans doute la campagne de frappes aériennes menées contre les shebab par les États-Unis depuis quelques semaines. Fin janvier, le responsable des opérations extérieures du mouvement, Youssef Dheeq, a ainsi été tué par un missile Hellfire tiré par un drone. Comme l’ont été Ahmed Abdi « Godane »,  le chef des jihadistes somaliens, Abdishakur Tahlil, chargé du renseignement.

Le 13 mars, le Pentagone a indiqué avoir effectué une nouvelle frappe près de la ville de Dinsoor, à 240 km à l’ouest de Mogadiscio, sans pour autant donner de précisions sur la personne visée, si ce n’est qu’il s’agissait d’une « cible de haute valeur ». Mais selon des responsables américains, l’objectif était un certain Adnan Garaar, soupçonné d’être l’un des cerveaux de l’attaque contre le centre commercial de Westgate.

Des témoins cités par l’agence Reuters ont vu un véhicule circulant près du village d’Abaq Xaluul être pulvérisée par un missile. « J’ai vu la voiture et les trois hommes à bord complètement brûlés. Et puis de nombreux combattants shebab arriver sur les lieux », a confié l’un d’eux. Reste maintenant à déterminer si Adnan Garaar se trouvait bien dans l’automobile visée…

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