La DGA lance la réalisation d’un système spatial de recueil de renseignement électro-magnétique

ceres-20150312

Avoir la capacité de recueillir du renseignement électro-magnétique fait partie des priorités stratégiques des forces françaises. À cette fin, plusieurs projets préparatoires ont été menés au cours de ces 15 dernières années, dont les satellites CERISE et CLEMENTINE, la constellation de microsatellites d’écoute électronique (ROEM pour Renseignement d’origine électromagnétique) ESSAIM et, plus récemment, les 4 microsatellites ELISA (Electronic Intelligence Satellite).

Ces démonstrateurs technologiques ont ainsi permis de mettre au point et de valider les technologies qui seront utilisées pour le programme CERES (Capacité de REnseignement Electromagnétique Spatiale), confirmé par la dernière Loi de programmation militaire (LPM).

Ce programme vient de passer une étape cruciale puisque la Direction générale de l’armement (DGA) a annoncé, ce 12 mars, avoir notifié la première phase de sa réalisation à Airbus Defense & Space et à Thales, son co-traitant.

« Ce système spatial de recueil de renseignement électromagnétique permettra à la France de collecter à l’horizon 2020, sans contrainte juridique de survol et en tout temps, du Renseignement d’origine électro-magnétique (ROEM) sur des zones inaccessibles par les capteurs de surface », explique la DGA, qui précise que le budget alloué à la réalisation et la mise en orbite de CERES « est de l’ordre de 450 millions d’euros ».

Concrètement, le programme CERES s’appuie sur 3 satellites et un segment-sol utilisateur. L’utilisation simultanée de ces engins spatiaux « en triangle » permettra de localiser les émissions d’un radar.

« Quand un radar émet un signal, chacun des satellites reçoit ce signal à un instant légèrement différent. C’est en croisant les informations recueillies par chacun et comparant l’heure de réception d’un même signal que l’on peut ainsi situer l’emplacement de l’émetteur : en comparant l’heure de réception du signal par deux satellites, la localisation de l’émetteur est imprécise car elle est matérialisée par une ellipse sur la Terre. En faisant l’exercice pour chaque ‘paire’ de satellites (satellite 1/satellite 2 – satellite 1/satellite 3 – satellite 2/satellite 3), on aboutit à une localisation très précise. D’où la nécessité de disposer de trois satellites travaillant conjointement », expliquait, en mars 2012, Laurent Boniort, le directeur du programme à la DGA.

Ensuite, une fois l’émission électromagnétique détectée, il faut l’analyser (fréquence utilisée, type de modulation, etc…). Le système CERES ne vise pas à écouter les communications mais à détecter les signaux.

« Avec CERES, la France conforte sa place parmi les rares pays maîtrisant le recueil de ROEM depuis l’Espace et de leader européen en ce domaine », souligne la DGA, qui assure la maîtrise d’ouvrage de ce programme.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]