Le chef militaire de la branche syrienne d’al-Qaïda aurait été tué

alnosra-20150307

Il y a encore beaucoup de zones d’ombre sur les circonstances de le sort d’Abou Hammam al-Chami, le chef militaire du Front al-Nosra, la branche syrienne d’al-Qaïda.

Le 5 mars, l’agence de presse officielle syrienne SANA a ainsi annoncé le décès de ce responsable d’al-Nosra. « Commandant en chef du groupe terroriste Front Al-Nosra, Abou Hammam Al-Chami, surnommé al-Farouq al-Souri, et plusieurs dirigeants du groupe ont été tués dans une opération de l’armée contre leur réunion à Al-Hobeit », à 55 km au sud d’Idleb », a-elle indiqué, sans donner plus de détails sur cette frappe effectuée par les forces du régime de Damas. Mais l’on sait qu’elle diffuse un compte-rendu des opérations menées dans la journée.

Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), qui dispose d’un large réseau d’informateurs dans le pays, al-Chammi serait en effet décédé le 5 mars, mais des suites de blessures « peut-être » causées par une frappe aérienne contre un quartier général d’Al-Nosra dans la province d’Idleb, le 27 février.

Cette version a été confirmée par un Ibrahim al-Idlibi, un rebelle de la province d’Idleb. D’ailleurs, ce jour-là, le Front al-Nosra avait publié sur Twitter les photos de de deux de ses commandants, Abou Moussab al-Falestini et Aboul Baraa al-Ansari, tués lors du bombardement de l’un de ses QG qu’il avait attribué à la coalition internationale emmenée par les États-Unis.

Sauf que le Pentagone a indiqué que la coalition internationale n’a pas mené de frappes dans la région d’Idleb au cours de ces derniers jours étant donné que les opérations ont surtout visé les positions de l’État islamique (EI ou Daesh) situées dans celle de Deir Ezzor.

Vétéran d’al-Qaïda ayant combattu en Afghanistan et en Irak, ancien compagnon d’Abou Moussab Al-Zarkaoui, Abou Hammam Al-Chami avait été emprisonné au Liban avant de devenir le commandant militaire du Front al-Nosra.

Sous sa houlette, la branche syrienne d’al-Qaïda, qui cherche à établir un « émirat » dans la région d’Alep, a obtenu plusieurs succès contre les rebelles syriens modérés, sur lesquels compte pourtant la coalition internationale pour combattre les jihadistes, mais aussi des revers dans le sud de la Syrie, face aux forces du régime appuyées par le Hezbollah libanais et des « conseillers » iraniens.

« Al-Nosra a plusieurs chefs importants, et même s’il en perd un ou plus, il a assez de soutien populaire pour lui permettre de continuer son existence », a commenté Lina al-Khatib, directrice du Carnegie Middle East Center, sollicitée par l’AFP. « En outre comme cette organisation opère de manière décentralisée, la perte d’un leader est quelque chose qu’elle peut surmonter sans trop de dommages », a-t-elle ajouté.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]