Le niveau « alerte attentat » du plan Vigipirate maintenu au moins jusqu’au 10 avril

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« Il faut s’habituer à vivre avec cette menace terroriste qui est le fruit d’organisations internationales particulièrement barbares », a dit le Premier ministre, Manuel Valls, après les attentats des 7 et 9 janvier. Ces propos peuvent sembler fatalistes. Il fraudrait donc s’habituer au mal sans espoir de le vaincre?

En attendant, selon une source gouvernementale, le plan Vigipirate restera au niveau « alerte attentat » (le plus élevé) en Île-de-France et dans les Alpes-Maritimes au moins jusqu’au 10 avril. Voire même pendant « plusieurs mois ».

Ce qu’a confirmé, plus tard, Matignon. « Le dispositif est prolongé » et « niveau des effectifs est prolongé aussi longtemps que nécessaire », a-t-on indiqué dans l’entourage de M. Valls. « Tous les sites sensibles restent protégés », a-t-on aussi ajouté.

Si l’on ne sait jamais quand un opération extérieure va se terminer, il en est de même pour une opération intérieure…

Lancée le 12 janvier avec 10.500 militaires déployés sur le territoire national, Sentinelle va donc s’inscrire dans la durée. Et cela alors que les effectifs des forces armées, notamment ceux de l’armée de Terre (qui est la principale sollicitée), sont sur la corde raide dans la mesure où il faut assurer les relèves sur les théâtres extérieurs ainsi que l’indispensable préparation opérationnelle tout en faisant attention, comme le soulignait le général Pierre de Villiers, le chef d’état-major des armées, « à la dimension personnelle et familiale » des militaires. Et l’on ne parle pas des coûts, évalués à 1 millions par jour…

Pour tenir dans la durée, il a été décidé de faire adopter aux militaires une posture plus mobile, avec des patrouilles au lieu des gardes statiques devant les lieux sensibles. L’idée est de pouvoir ainsi réduire progressivement les effectifs engagés, en les faisant passer à 7.500 puis, si tout va bien, à 3.000. Ce qui reste toutefois trois fois plus qu’en temps « normal ».

Mais visiblement, l’armée de Terre s’attend à ce que les interventions de ce type sur le territoire nationale deviennent plus fréquentes.  « Demain, vous serez autant en opération intérieure qu’en opération extérieure », a lancé son chef d’état-major, le général Jean-Pierre Bosser, aux hommes du 61e Régiment d’Artillerie, d’après Le Monde [édition du 26/02]. « Le territoire national est un nouveau monde qui vient de s’ouvrir », a-t-il ajouté, en réfutant l’idée qu’il y ait, à terme, une armée « à deux vitesses », l’une taillée pour les interventions à l’étranger, l’autre, dotée de combis « Vigipirate » pour patrouiller dans les rues françaises.

Et cela sera pris en compte dans le nouveau modèle de l’armée de Terre, qui sera bientôt dévoilé. « Régiments et états-majors vont être réorganisés avec l’idée qu’un même soldat pourra participer à toutes les opérations, intérieures et extérieures […] Un officier général coiffera l’emploi des militaires en France sius l’autorité du pouvoir civil », explique Le Monde. « Finalement, les gens trouvent normal que l’armée soit là pour les protéger », a aussi déclaré le général Bosser. « Mais jusqu’où faut-il aller? La menace est plus importante. La société, dans le même temps, est devenue plus dure et cela n’est pas rassurant », a-t-il continué.

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