Une piste pour expliquer les survols de lieux sensibles par des drones?

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Au cours de ces derniers mois, l’actualité a été rythmée par les survols de centrales nucléaires par de mystérieux drones. Encore récemment, l’Élysée, la base des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de l’Île-Longue ainsi que des lieux importants situés à Paris (ambassade des États-Unis, Invalides) ont été survolés par ces engins non-identifiés.

Les hypothèses sur l’origine de ces vols ne manquent pas. Serait-ce une organisation terroriste qui, dans le cas des centrales nucléaires, aurait cherché à localiser les transformateurs pour les détruire ultérieurement afin de faire « tomber » le réseau de distribution d’électricité? Serait-ce le fait d’espions? Certains ont même avancé l’idée que la technologie de ces « objets volants non identifiés » serait « exogène », comprendre « extra-terrestre »…

L’explication est sans doute plus « terre-à-terre » et il n’est pas la peine de convoquer les habitants de Vulcain ou ceux de la planète Cérès. Dans un papier étrangement passé inaperçu, le Journal du Dimanche a en effet donné la parole à une certain Antoine, un « élève d’une prestigieuse école d’ingénieurs » qui occupe ses loisirs à « bidouiller » des drones. Et il a même affirmé être à l’origine de deux survols d’une centrale nucléaire en novembre dernier.

« Tous les passionnés de drone font du vol en PVPP (pas vu, pas pris) sans autorisation depuis qu’une législation est en place. C’est un défi, un challenge. Il n’y a rien d’officiel, aucune gloire à en tirer si ce n’est une satisfaction personnelle. Ce qui compte c’est de braver l’interdit, de montrer aux autres qu’on a conçu une machine performante qui se joue des défenses. Mon survol n’a duré que quelques minutes, assez pour être repéré par la sécurité », a-t-il expliqué dans les colonnes de l’hebdomadaire.

Et quand ce dernier lui demande si les survols des lieux sensibles constatés en France au cours de ces derniers mois font partie d’une « sorte de concours », l’élève ingénieur acquiesce. « La prochaine fois ce sera encore plus symbolique : l’Arc de Triomphe, le Stade de France pendant un match ou au-dessus d’un site hypersensible et protégé. Tout ce qui compte, c’est de faire le buzz en trouvant plus difficile, plus spectaculaire », a-t-il affirmé.

Ainsi, une « petite communauté de passionnés, de développeur et de chercheurs » conçoit ses propres drones ou apporte des améliorations aux appareils vendus dans le commerce. Selon l’élève ingénieur, c’est relativement simple grâce notamment à certaines applications ou à des logiciels libres comme OpenPilot.

Dans le cas du survol de la centrale nucléaire qu’il a revendiqué, cet Antoine dit avoir utilisé un quadracoptère « durci » pour éviter le brouillage, totalement autonome et doté d’un système de pilotage automatique. « En fait, il suffit de programmer un plan de vol puis de transférer ses ‘waypoints’ avec altitude et coordonnées GPS à survoler. Le plus gros problème était l’autonomie de vol : je n’avais que 10 minutes pour effectuer le parcours », a-t-il prétendu.

En attendant, ce type d’action a mis en lumière les problèmes que peuvent causer les drones en matière de sécurité. Le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale a même été saisi pour y apporter une réponse. Un programme doté d’un million d’euros été confié à l’Agence nationale de la recherche (ANR) pour trouver une parade à l’intrusion de ces engins.

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