L’opération Sentinelle a-t-elle découragé les cambrioleurs?

Lancée à la suite des attentats des 7 et 9 janvier, l’opération Sentinelle a mobilisé près de 10.500 militaires sur l’ensemble du territoire national afin de surveiller et de protéger environ 830 sites sensibles. La présence de policiers et de gendarmes a également été renforcée.

Visiblement, porter le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat » a sans doute eu une conséquence sur le nombre des atteintes aux biens. Du moins telle est l’hypothèse avancée par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), qui a constaté une baisse de 12,4% des cambriolages et des vols par rapport à janvier 2014.

D’après les chiffres transmis (…) par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI), la police nationale a constaté un peu moins de 117.000 atteintes aux biens en France métropolitaine en janvier 2015. Par rapport à janvier 2014, ces atteintes ont baissé de 12,4 %, soit – 16.496 faits constatés. Leur nombre exprimé en moyenne par jour est ainsi passé de 4.305 en janvier 2014 à 3.773 en janvier 2015.

Jusqu’à présent, un tel niveau, inférieur à 3.800 atteintes aux biens constatées par jour en zone police, ne s’observait qu’au mois d’août », a indiqué l’ONDRP, pour qui cette baisse est une « grande singularité ».

Pour autant, l’ONDRP se garde d’avancer une conclusion définitive. Dans son communiqué, il dit s’interroger « sur l’éventuel impact que le plan ‘Vigipirate’ aurait pu avoir (…) sur le nombre de faits constatés d’atteintes aux biens et plus généralement sur les statistiques de crimes et délits non routiers enregistrés par la police et la gendarmerie ». En clair, il va s’attacher à vérifier cette hypothèse « de l’existence ou non d’un tel impact ».

Cela étant, l’on voit mal quelle autre raison aurait pu dissuader les cambrioleurs. Sauf à émettre l’idée qu’ils ont subitement été touchés par un élan de civisme et d’honnêteté… Les statistiques de février devraient confirmer, en toute logique, celles de janvier. D’autant plus que les militaires engagés dans l’opération Sentinelle sont désormais plus mobiles.

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