C’est bientôt le printemps : les forces sud-coréennes et américaines s’entraînent tandis que la Corée du Nord s’énerve

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Cela relève du réflexe pavlovien. Chaque année, à la même époque, les forces américaines et sud-coréennes mènent conjointement les exercices militaires Key Resolve et Foal Eagle. Ces derniers, à vocation « purement défensive », sont importants de par leur ampleur puisqu’ils mobilisent plus de 200.000 militaires.

Seulement, comme à chaque fois, la Corée du Nord s’énerve et se lance dans une rhétorique belliqueuse, promettant l’enfer aux États-Unis et menaçant de mille maux la Corée du Sud. Cette année n’a pas manqué à ce qui est devenu une tradition. Un porte-parole de la KPA (armée du peuple coréen) a en effet estimé que la péninsule coréenne était « à nouveau à deux doigts du début d’une guerre ». Une fois de plus, est-on tenté de penser.

Cette fois, la Corée du Nord a lancé deux missiles alors que les manoeuvres des forces américaine et sud-coréenne venaient de commencer. Les engins ont été tirés depuis le port de Nampo (ouest), ont traversé le pays pour tomber en mer du Japon. À Tokyo, l’on a protesté en affirmant que ces tirs pouvaient avoir des conséquences sur le trafic aérien et la navigation maritime. Pour Washington et Séoul, il s’agit d’une provocation. Et à Pékin, l’on a appelé tout le monde à la « retenue ». Comme d’habitude.

« Les seuls moyens de faire face à l’agression menée par les impérialistes américains et leurs alliés ne sont ni le dialogue, ni la paix. On doit y répondre seulement par des frappes impitoyables », a affirmé le porte-parole de la KPA, cité par l’agence officielle Korean Central News Agency (KCNA). « Si un seul tir seulement touchait quelque endroit que ce soit où la DPRK [République démocratique populaire de Corée] exerce sa souveraineté, cette dernière ripostera sur le champ », a encore fait valoir Pyongyang.

Pour le moment, les incidents frontaliers notables sont le fait de la Corée du Nord… En 2010, une corvette de la marine sud-coréenne fut envoyée par le fond par une torpille nord-coréenne (du moins, c’est ce qu’a prétendu Séoul). La même année, l’île de Yeonpyeong fut bombardée par l’artillerie nord-coréenne.

Cela étant, les années passent, les réactions sont les mêmes mais les amitiés de la Corée du Nord, cible de sanctions internationales pour avoir effectué 3 essais nucléaires et continué ses activités dans le domaine balistique, changent. Pendant longtemps, Pyongyang a été soutenu par Pékin. Mais, depuis l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping, le soutien chinois est plus effacé, sans doute en raison d’une lassitude à l’égard des provocations nord-coréennes.

Du coup, c’est vers la Russie que regarde Kim Jung-Un, le chef du régime nord-coréen. D’ailleurs, le Kremlin a multiplié les signes de soutien envers la Corée du Nord ces derniers temps. Et cela pour au moins une bonne raison : la construction d’un gazoduc qui permettrait de livrer du gaz à la Corée du Sud. C’est pourquoi, pour sa première sortie officielle à l’étranger, le maître de Pyongyang se rendra à Moscou le 9 mai prochain.

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