La Russie propose à l’Iran de lui fournir le système de défense aérienne S-300VM

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En septembre 2010, le président russe, qui était alors Dmitri Medvedev, décida de geler la livraison de systèmes de défense aérienne  S-300PMU1 à l’Iran, commandés trois ans plus tôt, en prenant prétexte de la résolution 1929 des Nations unies, laquelle interdit la fourniture d’armes conventionnelles à Téhéran en raison de son programme nucléaire.

À l’époque, il était question d’options militaires « sur la table », notamment en Israël, pour dissuader Téhéran de continuer ses activités nucléaires, suspectées d’avoir une dimension militaire. Bien évidemment, la livraison des S-300 aux forces iraniennes, qui les auraient déployés sur les sites sensibles, aurait compliqué toute frappe aérienne.

Seulement, en 2011, l’Iran porta l’affaire devant la Cour international d’arbitrage pour rappeler la Russie à ses obligations contractuelles, en affirmant que les S-300 en question, de nature défensive, n’était pas concernés par la résolution 1929, alors que cette dernière interdit toute livraison de « chars de combat, de véhicules blindés de combat, de systèmes d’artillerie de gros calibre, d’avions de combat, d’hélicoptères d’attaque, de navires de guerre, de missiles et de lanceurs de missiles. » Et Téhéran demanda 4 milliards de dollars de dédommagement.

Depuis, le contexte international a changé. Suite à l’élection d’Hassan Rohani à la présidence iranienne, des négociations sur le programme nucléaire mené par Téhéran ont été engagées sur la base d’un accord arraché en novembre 2013. Quant à la Russie, ses relations avec les Occidentaux se sont dégradées avec l’affaire ukranienne, avec l’adoption de sanctions à son égard.

Le 20 janvier dernier, la presse russe a évoqué une livraison prochaine des systèmes S-300 à l’Iran à l’occasion d’une visite du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou à Téhéran, au cours de laquelle un accord renforçant la coopération militaire entre les deux pays a été signé.

Puis, ce 23 février, ce qui passait encore pour une rumeur a été confirmé par Sergueï Tchemezov, le PDG du groupe Rostec, lors du salon de l’armement IDEX d’Abu Dhabi. Enfin presque.

« En ce qui concerne les S-300, nous ne les produisons plus. C’est pour cela que nous avons proposé à nos collègues iraniens un autre système sol-air. Il s’agit de l’Anteï-2500 qui constitue une version modernisée du S-300. Nous produisons actuellement des S-400, mais puisque nos partenaires iraniens insistaient sur les S-300, nous leur avons proposé des Anteï-2500. La décision n’est pas encore adoptée », a ainsi affirmé M. Tchemezov.

Le système Anteï-2500 est aussi connu sous le nom de S-300VM. Il est capable de suivre simultanément une centaine d’objectifs et de détruire une douzaine de cibles (missiles, aéronefs) à 200 km de distance et à une altitude de 30.000 mètres.

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