Deux ressortissants néerlandais auraient commis un attentat suicide à Mogadiscio

Le 20 février, les milices islamistes shebab, affiliée à al-Qaïda, ont revendiqué une attaque suicide commise contre l’établissement haut-de-gamme du Central Hotel, à Mogadiscio, situé près du complexe ultra-sécurisé de la Villa Somalia, où sont installés les bureaux du Premier ministre et la présidence somalienne.

L’attaque a commencé par deux explosions, suivies par une fusillade à l’intérieur de l’établissement. Plusieurs responsables politiques somaliens y ont laissé la vie, dont le maire-adjoint de Mogadiscio, le secrétaire privé du Premier ministre, le chef de cabinet du vice-Premier ministre et deux parlementaires. Au total, 25 personnes, au moins, ont été tuées. Parmi les celles qui ont été blessées, l’on trouve le vice-Premier ministre, Mohamed Arte, le ministre des Transports et le ministre des Ports et des Ressources marines.

« Nos ‘moujahidine’ sont à l’intérieur du Central Hotel et ont attaqué sans peur », a affirmé, selon l’AFP, Abdulaziz Abu Musab, le porte-parole militaire des shebab. « L’objectif est de tuer les responsables (somaliens) apostats », a-t-il ajouté.

Le lendemain, l’Agence nationale de sécurité et de renseignement somalienne (NISA) a indiqué que les deux kamikazes (un homme et une femme) à l’origine des explosions avaient la double nationalité, néerlandaise et somalienne.

Toujours selon la NISA, l’homme, Ismaïl Muse, s’est fait exploser à bord d’une voiture qu’il avait garée devant l’hôtel tandis que la femme, Lula Ahmed Dahir, a actionné sa ceinture d’explosifs dans la salle de prière de l’établissement.

« La femme travaillait à temps partiel dans l’hôtel depuis plus de quatre mois. Sa relation avec l’homme (…) n’est pas encore connue mais elle en est jugée très proche, il pourrait même être son mari », a avancé un rapport de la NISA.

Sans atteindre les mêmes proportions que pour l’État islamique en Irak, en Syrie et maintenant en Libye, les milices shebab comptent dans leurs rangs des combattants occidentaux. L’un des cas les plus emblématique est celui de Samantha Lewthwaite, une ressortissante britannique surnomée « la veuve blanche », soupçonnée d’avoir participé à l’attentat contre le centre commercial Westgate de Nairobi en septembre 2013.

Ayant subi plusieurs revers militaires majeures au cours de ces dernières années, grâce à l’action de l’AMISOM, la mission de l’Union africaine en Somalie, les milices shebab ont étendu leurs opérations au Kénya ainsi que dans d’autres pays de la région et multiplient les attentats contre des cibles de haute valeur et par conséquent très protégées (ce qui laisse supposer qu’elles bénéficient de complicités). Ainsi, le mois dernier, elles ont attaqué l’hôtel SYL, la veille de la visite officielle à Mogadiscio du président turc, Recep Tayyip Erdogan.

L’attentat contre le Central Hotel rappelle celui qui fut perpétré contre l’hôtel Shamo, en 2009. Les shebab avait aussi tué 25 personnes, dont trois ministres.

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