Paris et Le Caire ont trouvé un accord pour la vente de 24 Rafale et d’une frégate (MàJ)

Il faudra retenir la date du 16 février 2015. Si tout se passe bien d’ici-là (on n’est jamais trop prudent dans ce domaine), le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi signera un contrat portant sur une commande de 24 avions Rafale et d’une frégate multimissions (FREMM).

Selon des informations du quotidien Le Monde, recoupées par l’agence Reuters, qui cite une source française « proche du dossier », un accord a en effet été trouvé entre les deux parties au sujet de ce contrat, dont le montant est estimé à 5 milliards d’euros. Ce qu’a confirmé, plus tard, le président Hollande.

« L’avion de combat Rafale remporte son premier contrat à l’export. La signature interviendra le 16 février au Caire. J’ai demandé au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de signer au nom de la France », a déclaré le chef de l’État. « Ces équipements permettront à l’Egypte d’accroître sa sécurité et de jouer tout son rôle au service de la stabilité régionale »,a -t-il ajouté, précisant que « L’État s’était pleinement engagé dans cette négociation et par son implication a permis les conclusions de ce contrat, selon le président français ».

Ainsi, les forces aériennes égyptiennes deviendront le premier client du Rafale à l’exportation… Comme elles le furent pour le Mirage 2000 en 1981. Si cette commande est une bonne nouvelle pour Dassault Aviation, elle l’est tout autant pour ses 500 sous-traitants.

Les négociations concernant cette vente ont été très rapides. C’est en effet à l’automne 2014 que le président al-Sissi a fait part de son intérêts pour l’avion de combat français. Le principal obstacle était alors le financement de cette commande, qui a été finalement garantie à hauteur de 50% par la Coface, l’organisme français d’assurance-crédit.

En outre, les discussions ont été facilitées par les bonnes relations qu’entretiennent la France et l’Égypte au niveau militaire, ainsi que par l’appréciation commune des menaces qui concernent l’environnement égyptien, avec la situation délétère en Lybie et la présence d’éléments terroristes dans le Sinaï.

Cela étant, cette commande ne sera pas sans conséquence pour les forces françaises dans la mesure ou Le Caire s’attend à une livraison rapide des 24 Rafale et de la FREMM. L’armée de l’Air aura sans doute à patienter pour obtenir ses avions tandis que la Marine nationale aura à revoir ses plans concernant la mise en service de ses nouvelles frégates. En contrepartie, les finances du ministère de la Défense recevront un véritable bol d’air, ce qui n’est pas un luxe par les temps qui courent.

S’agissant plus particulièrement de la Marine, la FREMM Normandie va donc prendre la direction de l’Égypte alors qu’elle était attendue à Brest. Elle y sera remplacée par la FREMM Provence, qui, elle, devait être basée à Toulon. Enfin, la frégate anti-sous-marine Montcalm va jouer les prolongations, alors qu’elle aurait dû être désarmée en 2016.

En outre, le chef d’état-major de la Marine (CEMM), l’amiral Bernard Rogel, a récemment confié que, en échange de la vente de la « Normandie » à l’Égypte, il s’attend désormais à ce que la livraison de 4 FREMM lui soit garantie d’ici 2016.

MàJ : Ajout de la déclaration du président Hollande au sujet de la commande égyptienne

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