Centrafrique : La force Sangaris et la Minusca délogent les rebelles de l’ex-Séléka de Bria

sangaris-20150210

Cela fait déjà un moment que l’État-major des armées (EMA) fait état de tensions à Bria, ville située dans le centre-est de la Centrafrique, connue pour ses ressources de diamants. Justement, c’est bien pour ça qu’elle intéresse des combattants de l’ex-coalition rebelle de la Séléka, réunis désormais au sein du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) du général Arda Hakouma.

Ce dernier s’oppose à la venue, à Bria, des équipes de « facilitateurs », lesquelles font le tour des préfectures centrafricaine afin de recueillir les sentiments des populations en vue du Forum de réconciliation qui se tiendra prochainement à Bangui. Du coup, l’État peine à asseoir son autorité dans cette ville, où, par ailleurs, le FPRC a établi une administration parallèle.

Mais les forces françaises engagées dans l’opération Sangaris et les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (Minusca) ont sifflé la fin de la partie.

Ainsi, à l’aube de ce 10 février, la force Sangaris, qui aurait mobilisé une dizaine de véhicules et 4 hélicoptères, et un contingent de la Minusca ont repris par la force les bâtiments officiels de Bria alors occupés par les combattants de l’ex-Séléka.

« Ces forces sont venues avec un armement impressionnant et des avions de combat. Ils ont d’abord discuté avec ces ex-Séléka avant d’ouvrir le feu. Pour le moment, les ex-Séléka  et la population sont paniqués », a confié un témoin au Réseau des journalistes pour les droits de l’homme en Centrafrique (RJDH-C).

« C’est depuis 05H00 (04H00 GMT) que nous n’arrivons pas à mettre le nez dehors. Des tirs nourris sont entendus depuis le secteur de l’aérodrome jusqu’à celui du centre administratif. (…) il y a de violents affrontements », a affirmé un habitant de Bria, selon l’AFP. Ce dernier a également dit avoir vu « des rotations d’avion de type Transall et un hélicoptère survoler la ville ».

Pour le moment, aucun bilan de ces combats ne peut être avancé.

De son côté, la Minusca a expliqué que la « volonté de reprise de contrôle des bâtiments appartenant à l’Etat s’est heurtée à l’hostilité immédiate du groupe armé, entrainant la riposte déterminée des Forces internationales » et que cette « opération, intervenue après le refus répété des groupes armés d’évacuer pacifiquement les emprises de l’Etat, vise, entre autres, à mettre fin à l’existence d’une administration parallèle et à assurer davantage la protection des civils ».

« En agissant ainsi à Bria, les forces internationales confirment leur détermination à mettre tous leurs moyens en œuvre pour protéger les populations et pour appuyer le gouvernement de transition à rétablir l’autorité de l’Etat, à poursuivre le processus de réconciliation nationale en vue de l’organisation d’élections libres, régulières, transparentes et ouvertes », a fait valoir Babacar Gaye, le chef de la Minusca.

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]