Selon le PDG de Dassault Aviation, le Rafale est sur le point de décrocher son premier contrat à l’exportation

Ce n’est pas simple de vendre des avions de combat. La concurrence est féroce, certains clients sont exigeants sur les transferts de technologie quand ce n’est pas sur les coûts, voire les deux à la fois, et il faut prendre en compte les considérations politiques et géostratégiques.

Et tant que l’encre du contrat n’est pas sèche, il faut se garder de crier victoire. Le constructeur suédois Saab a pu le constater en Suisse, où il devait vendre 22 exemplaires de son JAS-39 Gripen E/F. Et Dassault Aviation également, notamment au Brésil.

Le patron de l’avionneur français, Éric Trappier, en est bien évidemment conscient. « Quand la température monte, je reste très prudent », a-t-il confié au quotidien Le Figaro [ndlr, qui appartient au groupe Dassault]. Toutefois, a-t-il ajouté, « je peux juste dire que nous sommes proches de réussir le premier contrat export du Rafale », sans nommer le client potentiel.

« Nous avons plusieurs prospects au Moyen-Orient qui sont très actifs. En Egypte, il reste encore plusieurs étapes à franchir. Nous menons un travail de fond avec l’Inde dans un dossier très complexe en termes de montage industriel. Et nous avons des campagnes Rafale plus lointaines, y compris en Europe », a expliqué M. Trappier.

Le contrat évoqué par le PDG de Dassault Aviation sera sans doute signé par l’Égypte, qui souhaite acquérir 24 Rafale et 1 frégate multimissions (FREMM). Selon Les Echos, un accord de principe a été conclu entre Paris et Le Caire sur le financement de ces achats, dont le montant avoisinerait les 5 milliards d’euros.

En Inde, où Dassault Aviation négocie un contrat portant sur 126 Rafale, les discussions bloquent sur les derniers détails qui n’en sont pas moins importants. Il est prévu que 108 avions soient assemblés en Inde par HAL. Or, en plus des transferts de technologie déjà conséquents, New Delhi veut que le constructeur français soit  responsable des appareils sortis des chaînes indiennes. D’où le bras de fer actuel, avec la Russie en embuscade, qui souhaiterait que l’Inde achète des SU-30 MKI supplémentaires. Quoi qu’il en soit, on devrait être fixé d’ici mars prochain.

Quant aux perspectives européennes évoquées par M. Trappier, « plus lointaines », il doit certainement s’agir de la Belgique, pays qui songe à remplacer ses avions F-16. Là, l’offre que le Groupement d’intérêt économique (GIE) Rafale reposera sur le Rafale F3R et prévoit « un transfert de technologie à 100% » ainsi qu’un « programme de coopération industrielle ».

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