La vente de 24 avions Rafale et d’une frégate multimissions à l’Égypte se précise

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Tout n’est pas encore bouclé mais l’affaire se présente plutôt bien si l’on en croit les informations publiées par le quotidien économique Les Échos. Depuis quelques semaines, on sait que l’Égypte – soutenue par l’Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis – a fait part de son intérêt pour l’avion de combat Rafale de Dassault Aviation et au moins pour une frégate multimissions (FREMM) de DCNS.

En décembre, une délégation égyptienne est ainsi venue à Paris pour négocier l’achat de ces équipements. Seulement, la question du financement de ces acquisitions a posé problème. D’après Les Echos, Le Caire souhaitait que ces contrats fussent garantis par la France à hauteur de 80-90% de leur montant, hors acompte. De quoi faire tousser Bercy… Mais finalement, un accord aurait été trouvé ou serait sur le point de l’être. Ainsi, l’Égypte serait sur le point de signer pour 24 Rafale et 1 FREMM.

« Arrivée en début de semaine à Paris, la délégation égyptienne a maintenu son souhait d’une grosse vingtaine de Rafale et d’une frégate. Mais elle a accepté de mettre un peu plus de sa poche, au point que la garantie de la Coface porterait désormais sur environ 50% des contrats, ce que l’Etat aurait ou serait sur le point d’accepter », explique le quotidien économique, qui cite des « sources convergentes ».

Pour autant, les jeux ne seront pas encore faits. Il faudra encore constituer un « pool bancaire » (BNP-Paribas, Société Générale ou Crédit Agricole sont sur les rangs), signer les contrat et surtout attendre le paiement de l’accompte, qui devrait être de 500 millions d’euros.

Quoi qu’il en soit, le président égyptien, le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, veut aller vite sur ce dossier, l’idéal étant de pouvoir disposer de la FREMM et d’une partie des Rafale avant la fin des travaux d’élargissement du canal de Suez. Si Paris et Le Caire font affaire, la frégate Normandie pourrait ainsi changer de pavillon et prendre le chemin de l’Égypte, ce qui n’arrangera pas forcément la Marine nationale.

Quant aux Rafale, il suffira d’en prélever quelques exemplaires sur les lignes d’assemblage de Dassault Aviation pour tenir les délais. Pour le coup, l’objectif de la Loi de programmation militaire, qui table sur l’exportation de 40 avions entre 2016 et 2019, serait ainsi partiellement atteint. Et cela éviterait quelques complications budgétaires supplémentaires!

D’habitude, les forces armées égyptiennes sollicitent les industriels américains de l’armement. Mais, en 2013, les relations entre Washington et Le Caire ont pris un coup de froid, notamment après la destitution du président Mohammed Morsi (issu des Frères musulmans) et la répression sanglante qui s’en est suivie. Du coup, l’Égypte s’est tournée vers d’autres pays, dont la France. C’est ainsi que la marine égyptienne a récemment commandé 4 corvettes Gowind à DCNS.

En outre, les relations militaires entre la France et l’Égypte sont très bonnes. Plusieurs exercices conjoints sont organisés chaque année et il existe une Commission militaire armement stratégie franco-égyptienne (CAMAS), qui se réunit régulièrement. De plus, Paris et Le Caire partagent sensiblement les mêmes préoccupations au sujet de la Libye, où les groupes jihadistes prolifèrent, en profitant du chaos politique.

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