Boko Haram : Un détachement de liaison français envoyé à Diffa, au Niger

Adossée à l’opération Barkhane, une cellule de coordination et de liaison (CCL) a été mise en place depuis quelques semaines afin notamment de favoriser l’échange de renseignements et d’informations entre les forces des pays de la commission du lac Tchad engagées dans la lutte contre le groupe jihadiste nigérian Boko Haram.

En outre, et cela a été rappelé cette semaine après les propos tenus par le président Hollande lors de l’hommage national rendu aux 9 aviateurs victimes de l’accident d’Albacete, l’aviation française mène des missions de reconnaissance au-dessus des zones frontalières des secteurs contrôlés par Boko Haram.

Mais le dispositif français mis en place pour faciliter la coordination de la lutte contre le groupe jihadiste nigérian ne s’arrête pas là. Ainsi, le dernier compte-rendu de l’État-major des armées concernant les opérations dans la bande sahélo-saharienne (BSS) précise qu’un « détachement de liaison et de contact », avec une « capacité de soutien autonome », a été déployé à Diffa, dans le sud du Niger, auprès des forces nigériennes.

« L’action des forces françaises dans la bande sahélo-saharienne est guidée par leur partenariat avec les principaux pays de la région, formant depuis le mois de février 2014 le ‘G5 Sahel’. Depuis quelques mois, deux de ces pays partenaires [ndlr, le Tchad et le Niger] sont directement menacés à leur frontière par le groupe terroriste Boko Haram », explique l’État-major des armées.

Et ce détachement de liaison et de contact, dont les effectifs ont été prélevés sur ceux de l’opération Barkhane et dont la mission et de recueillir et de transmettre du renseignement à la CCL, est aux premières loges.

Au début de cette année, le maire Diffa avait en effet déclaré que l’on pouvait « voir flotter le drapeau de Boko Haram » depuis sa ville. « Presque tous les villages, toutes les grandes villes du Nigeria proches du Niger sont à présent sous le contrôle de Boko Haram, nous vivons dans la peur d’éventuelles attaques des islamistes », avait-il ajouté.

« La situation la plus préoccupante pour nous aujourd’hui c’est le Nigeria, c’est la situation de Boko Haram. À Diffa, j’ai fait deux ou trois tours pour essayer d’encourager nos hommes sur le terrain, nous sommes en opération à Diffa », avait surenchéri Karidjo Mahamadou, le ministre nigérien de la Défense.

Par ailleurs, le Niger a l’intention, à l’instar du Tchad, d’envoyer des troupes au Nigéria. Le Parlement nigérien aura à trancher cette question le 9 février. Mais cette décision ne devrait pas être remise en cause par les députés.

Cette annonce a été faite alors que les troupes tchadiennes, parties de la ville camerounaise de Fotokol, ont livré de durs combats à Gamboru, au Nigéria. Elles se sont exposées à une contre-offensive de Boko Haram, laquelle a fait 13 tués dans ses rangs. En outre, 80 civils ont été massacrés par les jihadistes.

Lors de sa conférence de presse semestrielle, le 5 février, le président Hollande a évoqué les opérations françaises sur le continent africain. « Que fait la France? Elle soutien de façon logistique, elle soutient de façon opérationnelle, y compris en fournissant carburants et parfois munitions. Elle soutient les forces africaines qui luttent contre le terrorisme », a-t-il dit.

« Nous devons aider les Africains, beaucoup plus, pour agir contre le terrorisme. Et si nous ne le faisons pas, il y aura de nouveau des Etats qui seront déstabilisés […] Alors à menace globale, réponse globale, à danger international, ac-tion internationale, voilà ce que la France lance comme appel. Mais la France, dans ce cadre là, prendra ses responsa-bilités, mais pas partout », a encore ajouté le chef de l’État.

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