Selon M. Le Drian, la France n’envisage pas de livrer des armes létales à l’Ukraine

Pourquoi un Rafale ayant décollé de la base aérienne 110 de Creil, où il assurait une permanence opérationnelle, a-t-il franchi le mur du son en survolant la Seine-Maritime, le 28 janvier dernier? Le même jour, la Royal Air Force a indiqué avoir intercepté deux bombardiers russes Tu-95 MS « Bear » qui ne répondaient pas au contrôle aérien tout en ayant coupé leur transpondeur.

Le site Sputnik News (ex-Voix de la Russie) confirme que les deux avions russes ont été interceptés par des appareils norvégiens, britanniques et français (l’article parle de Mirage 2000) tout en affirmant qu’ils avaient effectué leur mission dans « le strict respect des réglementations internationales ».

En tout cas, cela n’a pas du tout été apprécié par Londres, qui a convoqué l’ambassadeur russe pour avoir quelques explications. La Royal Air Force n’a pas manqué de diffuser les photographies des bombardiers en question et de communiquer sur la réactivité de ses aviateurs.

Mais en France, c’est le silence radio total sur cette affaire, l’armée de l’Air n’ayant, pour le moment, ni infirmé, ni confirmé, la raison pour laquelle un Rafale est allé faire un tour au-dessus de la Manche. Alors que la question de la livraison des Bâtiments de projection et de commandement (BPC) de type Mistral à la marine russe n’a toujours pas été réglée, cette discrétion des autorités françaises interroge…

Cela étant, et alors que l’administration américaine a admis étudier l’idée de fournir des armes « défensives » à l’Ukraine afin d’aider ses forces gouvernementales à faire face aux séparatistes pro-russes actifs dans le Dombass, lesquels ont apparemment reçu des équipements modernes qui ne sont pas tombés du ciel, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a fait savoir, ce 4 février, que Paris n’envisage pas cette option.

La France n’a « pas l’intention de fournir aujourd’hui des armes létales » à Kiev, a ainsi affirmé M. Le Drian. « Nous pensons qu’il faut trouver une issue politique à cette crise », a-t-il ajouté, lors d’une conférence de presse commune avec Rob Nicholson, son homologue canadien.

Pour autant, le ministre français a estimé que le soutien apporté aux séparatistes « n’est pas acceptable. Nous le disons avec fermeté et nous poursuivons les sanctions à cet égard ». Et d’ajouter : « En même temps, il faut éviter par tous les moyens la poursuite d’une situation de conflit qui s’aggrave ». En clair, comme l’a dit le président François Mitterrand pour le conflit dans les Balkans, « nous n’ajouterons pas la guerre à la guerre ».

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