Opération Sentinelle : Vers une posture plus « mobile » pour les militaires?

vigipirate-20150204« Cette tentative d’assassinat visait des soldats parce qu’ils étaient des militaires », a affirmé Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, au soir d’une agression, à l’arme blanche, de trois militaires du 54e Régiment d’Artillerie, le 3 février à Nice [ndlr, 2 ont été blessés].

L’auteur de cette agression, Moussa Coulibaly, avait été repéré par les services de police alors qu’il faisait du « prosélytisme agressif » dans une salle de sport des Yvelines.

Récemment refoulé par les autorités turques à la demande de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), il s’est donc visiblement « vengé » en s’en prenant aux militaires alors en faction devant un centre communautaire juif, conformément, d’ailleurs, aux directives énoncées dans les vidéos de propagande de l’État islamique (EI ou Daesh). En outre, le plan Vigipirate a été porté au niveau « alerte attentant » dans les Alpes Maritimes.

Pour le ministère de la Défense, les trois militaires ont « parfaitement réagi » en ayant eu « les réflexes indiqués », ce qui a permis de maîtriser leur agresseur.

Cela étant, une réflexion, qui n’est pas forcément liée à l’attaque de Nice, est actuellement en cours à l’état-major. Depuis le lancement de l’opération Sentinelle, au lendemain des attentats des 7 et 9 janvier, de nombreux incidents ont été signalés.

La presse régionale s’en fait parfois l’écho, comme encore ce 4 février, à Orléans. Trois militaires en faction devant la synagogue de la ville ont été provoqués et insultés par deux individus âgés d’une vingtaine d’années. L’un d’eux a même exhibé un narguilé ayant l’apparence d’un fusil Kalachnikov. Mais ils n’avaient pas pensé que l’on pourrait les retrouver grâce à la plaque d’immatriculation de leur voiture… Intepellés, ils seront jugés le 3 mars prochain (ils ont demandé un délai pour préparer leur défense…). L’un des deux hommes a été placé en détention provisoire.

Quant à la réflexion évoquée, il s’agit de faire évoluer la posture actuelle des forces armées engagées sur le territoire nationale dans le cadre de Vigipirate. « On a une posture de garde statique, on va évoluer vers une posture plus mobile », a expliqué une source du ministère de la Défense. « Cela donnera plus de souplesse et rendra les militaires moins vulnérables », a-t-elle ajouté.

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