Boko Haram : Les forces tchadiennes ont pris position à Gamboru, au Nigeria

Depuis trois jours, l’aviation tchadienne bombarde les positions tenues par les jihadistes du groupe nigérian Boko Haram dans la ville de Gamboru, située à quelques centaines de mètres de la localité camerounaise de Fotokol, où N’Djamena a déployé au moins 2.000 soldats afin d’appuyer les forces camerounaises.

Le 2 février, deux avions d’attaque au sol Su-25 « Frogfoot » et un hélicoptère Mi-24 tchadiens ont de nouveau effectué des frappes contre les jihadistes nigérians. « À travers ces bombardements, nous cherchons à neutraliser l’ennemi pour ouvrir la voie en vue de libérer Gamboru » par une opération terrestre, avait expliqué un officier tchadien.

Ces bombardements ont aussi été la conséquence d’un premier accrochage impliquant le contingent tchadien et des éléments de Boko Haram, qui tentèrent une incursion à Fotokol. Le bilan des combats n’a pas pu être confirmé de manière indépendante.

« N’ayant pas eu l’autorisation des autorités nigérianes pour poursuivre, les islamistes de Boko-Haram, retranchés de l’autre côté de la frontière, le contingent tchadien a dû pilonner cette position ennemie. Selon le commandant des opérations du contingent tchadien, le colonel Haroun Ahmat Djéroua, l’affrontement entre les soldats de la paix et de la liberté partis du Tchad et les ouailles de la nébuleuse Boko-Haram a duré plusieurs heures. Ils ont été matés copieusement par terre et air », raconte la présidence tchadienne.

On aurait pu penser qu’un accord sur le droit de poursuite avait déjà été trouvé entre les pays concernés par Boko Haram, surtout après leur intention affichée de renforcer leur coopération, en mai dernier, lors d’un mini-sommet à Paris. Mais visiblement, cela n’a pas été le cas.

Quoi qu’il en soit, Abuja a apparemment donné son feu vert puisque, selon l’AFP, les troupes tchadiennes sont entrées, ce 3 février, en fin de matinée, à Gamboru, après des bombardements aériens et d’artillerie ainsi que des échanges nourris de tirs avec les jihadistes.

D’après la même source, les opérations aériennes ont duré environ une heure. Les blindés tchadiens sont ensuite entrés en action, en déblayant la voie vers Gamboru pour les fantassins. Environ 2.000 soldats tchadiens ont désormais pris position au Nigéria et plus aucun tir n’était entendu à la mi-journée.

Quant aux autorités nigérianes, elles ont anticipé le mouvement en affirmant avoir repris Gamboru aux jihadistes dès le 2 février au soir. D’une manière générale, les annonces faites par Abuja sont à prendre avec prudence (elles ont déjà prétendu avoir tué le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau à plusieurs reprises et même avoir libéré les lycéennes enlevées par la secte en avril 2014…). Et cela d’autant plus que le Nigéria est en pleine campagne électorale.

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