L’Inde a tiré un missile balistique Agni V depuis un lanceur mobile

En 2012, l’Inde lança avec succès, et pour la première fois, un missile balitistique Agni V (« feu » en sanscrit) d’une portée de 5.000 km, ce qui plaça le pays au seuil du club des puissances dotées d’engins intercontinentaux (ICBM), lesquels sont en mesure de parcourir des distances d’au moins 6.400 km.

Pour autant, cette avancée technique n’en était pas moins majeure pour l’état-major indien dans la mesure où une partie du territoire chinois était désormais susceptible d’être atteint par ce missile, ce dernier, d’une masse de 50 tonnes, ce pouvant emporter une charge nucléaire.

Mais, le 31 janvier, la DRDO (Defence Research and Development Organisation, l’agence indienne de recherche en matière militaire) a franchi une nouvelle étape en réussisant le tir d’essai d’un Agni V depuis une plateforme mobile. Ainsi, les forces indiennes seront en mesure de mettre en oeuvre ce missile n’importe où depuis leur territoire et disposeront d’une capacité renforcée de riposte.

Jusqu’à présent, l’Inde a surtout développé des missiles balistiques d’une portée pouvant aller jusqu’à 2.500 km. Il s’agissait alors de dissuader le Pakistan, son ennemi historique. Depuis quelques années, l’état-major indien a mis au point une stratégie dite de « double front », qui prend en compte à la fois les menaces pakistanaises et chinoises.

En effet, les relations entre New Delhi et Pékin (par ailleurs proche allié d’Islamabad) sont souvent tendues en raison de différends territoriaux dans la région du Ladakh qui n’ont toujours pas été tranchés depuis 1962, année où les deux pays s’affrontèrent militairement. Il s’ajoute à cela des conflits sur l’eau, notamment celui concernant le projet chinois de détourner les eaux du fleuve Bramapouthre (appelé Yarlung Zangbo en Chine).

Avec ce tir réussi d’un Agni V depuis un lanceur mobile, les forces indiennes seront en mesure de frapper quasiment n’importe quelle cible en Chine, y compris les installations militaires situées dans le nord-est de ce pays.

Outre ce missile, l’Inde développe ce que l’on appelle une « triade » nucléaire, avec une composante océanique (basée sur le sous-marin nucléaire lanceur d’engins Arihant) et aérienne, avec la mise sur pied d’escadrons d’avion SU-30 dotés de missiles nucléaires.

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