Le secrétaire général de l’Otan appelle les États européens à dépenser plus et mieux pour leur défense

Le secrétaire général de l’Otan a beau avoir changé mais le discours sur les dépenses militaires est toujours le même. Ainsi, comme Anders Fogh Rasmussen, son prédécesseur, l’ancien Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a appelé, le 30 janvier, les pays membres de l’Alliance atlantique, en particulier européens, à mettre fin aux coupes budgétaires qui affectent leurs forces armées. Et cela d’autant plus que le contexte international n’est pas propice au désarmement.

« En 2014, les alliés européens ont dépensé environ 250 milliards de dollars pour la (leur) défense », a indiqué M. Stoltenberg, lors de la présentention du rapport annuel de l’Otan. Ce montant est en baisse de 7 milliards de dollars par rapport à l’année précédente, ce qui représente une diminution d’environ « 3% », a-t-il déploré.

S’agissant de l’effort de défense, le rapport précise: « en 1990 [ndlr, un an après la chute du mur de Berlin], les 14 Alliés européens y consacraient 314 milliards de dollars en termes réels. En 2010, les dépenses de défense dans l’Europe OTAN étaient tombées à 275 milliards de dollars, malgré l’adhésion à l’Alliance de 12 nouveaux pays européens. En 2014, selon les estimations, les membres européens de l’OTAN ont affecté 250 milliards de dollars à la défense ».

Les dépenses militaires des pays européens de l’Otan chutent alors que 2014 aura été, selon les mots de M. Stoltenberg, une « année noire pour la sécurité européenne », avec « l’extrémisme violent qui sévit à proximité des frontières méridionales de l’Otan » et qui « nourrit le terrorisme dans les pays de l’Alliance » ainsi que « les actions de la Russie » qui « ont déstabilisé l’est de l’Ukraine ».

Dans un entretien accordé au Figaro, M. Stoltenberg n’a pas manqué d’évoquer la Russie, pays avec lequel « l’Otan ne cherche pas l’affontement ». Mais, a-t-il poursuivi, « la coopération doit reposer sur la confiance, le respect des engagements internationaux et des frontières. Or, la Russie viole les règles et les frontières de ses voisins ».

En outre, le secrétaire général de l’Otan a souligné que la Russie investit « massivement dans la défense, même en ces temps de crise économique sévère » et augmente « l’état de préparation de (ses) troupes ». Et d’ajouter : « C’est le droit de toute nation souveraine » mais les Russes « ont montré qu’ils étaient capables de déployer rapidement des dizaines de milliers d’hommes et, plus inquiétant, qu’ils sont prêts à les utiliser pour intimider, annexer et déstabiliser leurs voisins ».

Quoi qu’il en soit, il n’est pas question pour M. Stoltenberg de seulement augmenter les dépenses militaires des pays de l’Otan. « A long terme, il n’est pas possible d’obtenir plus avec moins indéfiniment. Nous devons dépenser plus et dépenser mieux, pour maintenir nos forces prêtes à affronter toute menace », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse du 30 janvier.

Et ce dernier n’a pas manqué non plus de rappeler les 28 pays membres ont pris l’engagement, lors du sommet de Newport de septembre dernier, de « cesser les coupes dans les dépenses de défense avec l’objectif de dépenser 2% du PIB dans la décennie (soit en 2024) et de dépenser cet argent de manière plus efficace ».

En 2014, seulement 3 pays ont respecté cette directive de l’Otan, d’après les graphiques du rapport annuel : les États-Unis, la Grèce et le Royaume-Uni. La France est en dehors des clous, alors qu’elle y était en 2007.

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