Selon le Pentagone, l’État islamique n’a cédé que très peu de terrain en Irak

D’après le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, l’État islamique (EI ou Daesh) n’a perdu, pour l’instant, que 700 km2 des 55.000 km2 de territoires qu’il avait conquis en Irak avant le début des frappes aériennes menées par la coalition internationale emmenée par les États-Unis. En terme de pourcentage, cela représente 1%.

L’on pourrait penser que ce n’est pas grand chose. Mais, comme l’a souligné le contre-amiral Kirby, ces secteurs reconquis essentiellement par les forces kurdes dans le nord de l’Iral sont « des endroits qui comptent pour l’EI, des villes, des zones peuplés ». Et tant que l’armée irakienne n’aura pas les capacités nécessaires pour mener à bien des offensives pour récupérer le terrain perdu en 2014, il ne faut pas s’attendre à mieux.

Cela étant, l’intervention de la coalition internationale, qui se limite qu’à des frappes aériennes (et, dans une moindre mesure, à la formation et à l’entraînement des forces irakiennes), a permis au moins de casser la dynamique de l’EI. Désormais, les jihadistes sont sur la défensive.

« Nous ne les voyons plus essayer de conquérir de nouveaux territoires », mais « protéger leurs voies de communication », a fait valoir le porte-parole du Pentagone. En outre, comme les frappes aériennes (plus de 2.000 ont été effectuées depuis le 8 août 2014) ont aussi visé les infrastructures pétrolières contrôlées par les jihadistes, ces derniers ont perdu des « millions de dollars » de revenus pétroliers, ce qui complique leur ravitaillement. Qui plus est, ils ont également des problèmes pour reconstituer leur stock de véhicules.

Par ailleurs, dans le nord de la Syrie, l’EI est tenu en échec à Kobané, où les forces kurdes de l’YPG font mieux que de tenir bon. Ces dernières ont, au cours de ces dernières semaines et grâce à l’appui aérien de la coalition, reconquis une bonne partie de la ville, malgré l’arrivée régulière de renforts jihadistes, lesquels auraient perdu un millier d’hommes dans cette bataille. Cependant, tout n’est pas encore terminé : des combats ont encore eu lieu le 23 janvier.

« Malgré ces signes de progrès, nous restons conscients que l’EI reste une force puissante en Irak et en Syrie », a toutefois affirmé le contre-amiral Kirby. « Nous avons toujours dit que la guerre contre l’EI serait une longue route », a-t-il ajouté.

Et cela devrait prendre plusieurs années. « Le véritable centre de gravité de ce groupe est son idéologie, pas ses combattants ou ses véhicules », a encore affirmé l’officier. Et il faudra plus qu’une campagne militaire pour mettre en échec cette idéologie, a-t-il estimé.

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