M. Le Drian évoque la création d’une direction de la protection des installations de défense

Lors de la présentation de ses voeux au Musée de la Marine, le 22 janviers, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, a bien évidemment abordé les enjeux opérationnels et les chantiers qui attendent les armées en 2015 tout en faisant le bilan de l’année précédente.

Et il n’a pas manqué d’évoquer la transformation de son ministère avec la création « très attentue » de la Direction générale des relations internationales et de la stratégie ainsi que de celle, « si nécessaire », de la Direction de la protection de la protection des installations de la défense (DPID).

Or, cette dernière n’est pas officiellement installée, le décret portant sur sa création étant encore (sauf erreur) en cours de publication. Aussi, cette DPID interroge d’autant plus qu’il n’a pas fait l’objet de beaucoup de publicité…

Selon le décret n°2009-1118, le ministre de la Défense est « responsable, d’une part, du contrôle gouvernemental de l’engagement des forces nucléaires et, d’autre part, du contrôle gouvernemental de l’intégrité des moyens de la dissuasion nucléaire, que ces moyens dépendent du ministère de la défense ou du Commissariat à l’énergie atomique ».

En clair, le ministre de la Défense st le garant, devant le Premier ministre, des actions des acteurs de la dissuasion nucléaire, même s’ils ne sont pas tous placés sous son autorité hiérarchique. Or, ce dernier n’a pas tous les moyens nécessaires pour diriger et contrôler la protection des installations et les activités relevant de la dissuasion nucléaire. Du moins, c’est ce qu’avait conclu une enquête interne menée par les inspecteurs généraux des armées il y a quelques mois. D’où la création de la DPID.

« Il est ainsi apparu nécessaire de placer sous l’autorité directe du ministre de la défense une instance d’expertise, de direction et de coordination chargée de le conseiller et de l’assister dans toutes ses attributions liées à la protection des installations, moyens et activités de la dissuasion. Cette nouvelle structure, dénommée ‘DPID’, serait un organisme d’administration centrale du ministère de la défense », peut-on lire dans le compte-rendu d’une réunion présidée par Jean-Paul Bodin le Secrétaire général pour l’administration (SGA), publié par CFTC Défense [.pdf].

Le mensuel Acteurs Publics précise, dans un article publié le 15 janvier, que cette DPID sera chargée « d’élaborer et de coordonner la politique de protection », dans les domaines des « actes malveillants ou hostiles, les atteintes au secret de la défense nationale et la cybermenace, que ce soit en temps de paix, de crise, de conflit armé ou de guerre ». Et d’ajouter que sa mission sera distincte de celle de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), ce service de renseignement étant spécialisé dans l’évaluation de la menace.

Le patron de cette nouvelle structure est déjà connu : il s’agit du capitaine de vaisseau Frédéric Renaudeau, un sous-marinier (il a été le pacha du Triomphant et de l’Émeraude) qui a rejoint le cabinet de Jean-Yves Le Drian en septembre dernier justement pour travailler à la mise en place de cette DPID. Cette dernière comptera une vingtaine de personnels, pour moitié des civils.

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