La France va envoyer une vingtaine de conseillers militaires auprès d’une division de l’armée irakienne

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Lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, le 17 décembre 2014, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait évoqué l’envoi de 120 conseillers militaires français auprès des forces irakiennes et kurdes, lesquelles sont en première ligne face aux jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh).

Et, au cours des débats portant sur la prolongation de l’opération Chammal (nom de la participation française à la coalition anti-EI), le 13 janvier dernier, M. Le Drian avait rappelé que l’un des objectifs était « d’apporter notre soutien à ceux qui se battent au sol ». Et d’ajouter : « C’est ce que nous faisons, une centaine de nos officiers formant les peshmergas [ndlr, combattants kurdes] ou les forces de sécurité irakiennes ».

Cela étant, le porte-parole de l’État-major des armées (EMA), le colonel Gilles Jaron, a indiqué, ce 22 janvier, que « nous déploierons dans les jours et les semaines à venir à Bagdad des éléments – on parle d’une vingtaine d’hommes, ce sera sans doute ajusté – qui seront là pour conseiller une division irakienne ».

« On reste bien dans cette logique que nous avons depuis le départ, qui est d’appuyer les forces de sécurité irakiennes qui seront chargées elles de se déployer sur le terrain pour aller au contact de Daesh », a tenu à préciser le colonel Jaron. « Nous ne sommes pas dans une logique où nous nous porterons au contact de l’adversaire », a-t-il insisté.

Ces conseillers militaires seront « dans une logique d’assistance aux états-majors », c’est à dire qu’ils les aideront à planifier et à préparer des opérations.

En outre, une dizaine de militaires français seront aussi envoyés à Bagdad pour former les soldats irakiens à la lutte contre les engins explosifs improvisés. « Actuellement, Daesh utilise beaucoup le système des engins explosifs improvisés pour frapper les pershmergas comme les forces de sécurité irakiennes », a affirmé le colonel Jaron.

Le fait est. Les jihadistes ont pour tactique de piéger les maisons des zones qui leur ont été reprises par les forces irakiennes. Et pour cela, ils ne manquent pas d’imagination. « On a trouvé cette ceinture de massage qu’ils avaient rempli avec une petite quantité d’explosifs, parfaitement dissimulés, et prête à exploser dès que quelqu’un l’allume », a raconté un membre des Assayesh, les forces de sécurité kurdes, interrogé par l’AFP.

« De vaste zones reprises (à l’EI) ne sont toujours pas débarrassées des explosifs, et pour les engins de fabrication artisanale, nous n’avons toujours pas reçu les équipements » nécessaires a déploré Ako Aziz, le directeur de l’Agence irakienne kurde de déminage (IKMAA). Et les démineurs kurdes n’ont pas d’équipements. « Nous n’avons ni armure spéciale, ni robots, ni outil pour brouiller les communications – juste nos yeux, notre expérience et une paire de pinces », a affirmé l’un d’entre eux.

Plus généralement, la formation et le conseil aux forces irakiennes sont donc une priorité pour la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis. Et cela d’autant plus qu’il n’est pas question pour les Occidentaux d’y déployer des troupes pour combattre au sol. Seulement, « il faudra encore des mois avant qu’ils [les Irakiens et les Kurdes] soient prêts à lancer d’importantes opérations de combat », a estimé Philip Hammond, le chef de la diplomatie britannique, passé par le ministère de la Défense.

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