Centrafrique : Un puissant chef des milices anti-balaka arrêté

Le bataillon camerounais de la Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) a réalisé un joli coup de filet en mettant la main sur un certain Rodrigue Ngaïbona, alias « général Andjilo ».

Ce dernier, recherché depuis plusieurs mois pour avoir été à l’origine de nombreuses exactions commises à l’encontre de la population musulmane, était un puissant chef des milices anti-balaka à Bangui, lesquelles furent formés en réponse aux atrocités des combattants de la coalition Séléka.

Le « général Andjilo » est « poursuivi pour multiples infractions d’assassinats, de rébellion, de détention illégale d’armes de guerre, d’association des malfaiteurs, de viols, de pillages », a expliqué Maurice Dibert-Dollet, le procureur général de Bangui, dans un communiqué diffusé le 18 janvier.

Il est également accusé d’avoir été l’un des meneurs des affrontements qui ensanglantèrent la capitale centrafricaine le 5 décembre 2013. C’est d’ailleurs ce jour-là que l’opération françaises Sangaris fut lancée. En outre, il serait également responsable d’une attaque contre un convoi de soldats pakistanais de la Minusca en octobre dernier. Un casque bleu avait été tué.

Arrêté à Bouca, à l’issue d’un accrochage avec les soldats camerounais, ce chef des milices anti-balaka a été transféré à Bangui dans la nuit du 17 au 18 janvier. Il a été « immédiatement pris en charge par la police judiciaire dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur les crimes commis », a précisé le procureur général.

Ce n’est pas la première fois qu’un chef des milices anti-balaka est arrêté. Ainsi, quatre d’entre eux attendent d’être jugés (leur procès a été fixé au 28 janvier) et 11 autres furent interpellés en mars 2014 lors d’une opération de désarmement au quartier Boy-Rabe. Seulement, ces derniers ont depuis réussi à s’évader, les gardiens de la prison centrale de Bangui ayant eu… une absence.

Quoi qu’il en soit, la coordination du mouvement anti-balaka a protesté contre l’arrestation du « général Andjilo ». « Le mouvement populaire anti-balaka a amorcé le processus des consultations à la base et de la réconciliation », a fait valoir Igor Lamaka, son porte-parole. « Nous dénonçons le désordre dans lequel la communauté internationale veut nous maintenir pour faire perdurer le chaos dans ce pays. Nous ne tolérerons aucune justice à double vitesse », a-t-il affirmé.

Sauf que, visiblement, cette coordination du mouvement anti-balaka peine à retenir ses troupes : des miliciens ont en effet enlevé, rapporte Le Figaro, une ressortissante française de 67 ans, membre de l’ONG Caritas, ce 19 janvier, à Bangui. Les ravisseurs ont ni plus ni moins réclamé la libération du « général Andjilo ».

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