Les États-Unis pourraient envoyer jusqu’à 1.000 militaires au Moyen Orient pour former l’Armée syrienne libre

Puisqu’il n’est pas question de s’allier avec Bacher el-Assad et qu’il faut, dans le même temps, éliminer la menace que représentent l’État islamique (EI ou Daesh) et le Front al-Nosra, lié à al-Qaïda, la seule solution est de former les combattants de l’Armée syrienne libre (ASL), c’est à dire la branche laïque, ou du moins modérée, de l’opposition syrienne. Or, cette dernière a subi une série de revers au cours de ces derniers mois dans la mesure où elle a contrainte de céder du terrain face aux jihadistes.

Pour tenter de renverser la tendance, et comme aucun pays de la coalition anti-EI emmenée par les États-Unis n’entend pas envoyer des forces terrestres au contact des jihadistes, il faut donc former et entraîner militairement les militants de l’opposition syrienne modérée (ce qui peut inclure les miliciens kurdes). À cette fin, un programme « Train and Equip » doit être mis en place.

Ainsi, les États-Unis prévoient le déploiement de plusieurs centaines de conseillers militaires auprès des membres de l’ASL. « Au total, entre les formateurs eux-mêmes et le personnel de soutien, le nombre de militaires américains pour cette mission pourrait atteindre le millier ou un peu plus », précisé le contre-amiral John Kirby, le porte-parole du Pentagone, lors d’un point de presse, le 16 janvier.

Reste à savoir où seront entraînées les recrues de l’ASL… Pour cela, il a fallu plusieurs mois de négociations avec les pays pouvant les accueillir. Pour le moment, l’Arabie Saoudite, la Turquie et le Qatar ont donné leur accord.

Le Pentagone espère que ce programme pourra commencer d’ici mars prochain afin que les premières recrues formées soient opérationnelles avant la fin de cette année. L’objectif est de pouvoir compter 5.000 combattants à cette date. « Mais nous avons encore beaucoup de travail à faire pour que ces échéances puissent être respectées », a averti le contre-amiral Kirby.

Pour le moment, « aucun syrien n’a encore été formellement recruté pour être formé », a indiqué le porte-parole du Pentagone [ndlr, la CIA a déjà mis en oeuvre un programme de formation, mais d’ampleur limitée]. Le recrutement prendra du temps étant donné qu’il faut s’assurer du profil des candidats, notamment en vérifiant qu’ils n’aient pas de liens avec les jihadistes afin d’éviter les infiltrations.

« Il vaut mieux faire bien que faire vite », a résumé le contre-amiral Kirby, qui a en outre précisé que les premiers conseillers militaires, principalement issus des forces spéciales, pourraient être sur place d’ici 4 à 6 semaines. D’autres pays devraient fournir des instructeurs. Mais, hormis les États-Unis, la Turquie et l’Arabie Saoudite, on ignore ceux susceptibles de fournir des moyens.

Sans doute que la France en fera partie. Lors d’une audition devant la commission sénatoriale des Affaires étrangères et des Forces armées, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait précisé la position française.

« S’agissant de notre action en Syrie, nous n’effectuons ni frappes, ni attaques au sol. Nous ne souhaitons pas que notre intervention favorise Bachar el Assad, pas plus que Daech. Comme les autres pays européens, nous soutenons l’Armée syrienne libre dont les forces se trouvent principalement dans le nord-ouest entre la frontière turque et Alep et au sud. Nous participerons au programme ‘Train and Equip’initié par la coalition qui vise à rendre plus opérationnelles ces forces syriennes ‘libres’ qui ne sont assujetties ni à Bachar el-Assad, ni à Daech, ni à Jabat al Nosra, et auxquelles nous fournissons éventuellement de l’armement pour les aider à résister », avait-il expliqué.

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