La Belgique déjoue des attentats d’envergure contre ses forces de police

Dans le cadre d’une enquête sur une cellule composée notamment d’individus de retour de Syrie et sur instruction d’un juge antiterroriste, la police belge a procédé à plusieurs perquisitions dans la mouvance jihadiste à Bruxelles, Verviers et Hal-Vilvorde.

Seulement, lors de l’une de ces interventions, les policiers belges ont été pris à partie par des suspects retranchés dans un appartement situé à Verviers. La fusillade a duré de « longues minutes », selon le Parquet fédéral. Mais au bilan, deux terroristes « présumés » ont été neutralisés et un troisième, blessé, a pu être interpellé.

Des armes de guerre ainsi que le nécessaire pour fabriquer des engins explosifs et des uniformes de policiers ont été saisis dans l’appartement occupé par les suspects.

Au total, 13 personnes ont été arrêtées au cours des persquisitions menées sur l’ensemble du territoire belge.

« C’était une cellule opérationnelle qui avait des plans pour des attaques. La semaine passée, le risque était à un point jamais atteint auparavant. Nous devions intervenir », a expliqué Eric Van Der Sypt, le procureur fédéral. Selon lui, les terroristes étaient sur le point de passer à l’action.

« Leur attention était surtout portée sur la police », a-t-il encore indiqué. Selon des informations obtenues par le quotidien « La Dernière Heure », le nouveau bâtiment de la police fédérale, à Bruxelles, figurait parmi les cibles, de même que l’enlèvement d’une personnalité influente était apparemment prévu par les suspects.

Dans un article publié le 12 janvier, l’agence Belga faisait état de l’inquiétude des policiers belges après la diffusion, via les réseaux sociaux, d’un appel au meurtre les visant ainsi que leurs familles. L’État islamique (EI ou Daesh) aurait été derrière ces menaces.

A priori, ces opérations antiterroristes en Belgique n’ont aucun lien avec les attentats commis récemment en France.

La Belgique, par ailleurs membre de la coalition emmenée par les États-Unis contre Daesh, est particulièrement concernée par la menace jihadiste. En proportion, c’est le pays de l’Union européen qui compte le plus de ressortissants enrôlés dans les organisations terroristes actives en Syrie et en Irak (EI, Front al-Nosra, Khorassan). En octobre dernier, The Economist avait ainsi déterminé qu’il y avait en moyenne 22 jihadistes belges pour un million d’habitants.

Plusieurs causes peuvent expliquer ce phénomène, à commencer par un certain laxisme des autorités belges. Ainsi, en 2006, un certain Abdel Rahman Ayachi a dû interrompre in extremis sa carrière militaire alors qu’il voulait intégrer une formation sur le fonctionnement des radars de la marine. La raison? Il était l’un des fils du cheikh Bassam, le fondateur du Centre islamique belge (CIB), lié à la mouvance radicale. Condamné par la justice belge en 2012, il s’est enfui en Syrie, où il a d’ailleurs été tué sans avoir accompli sa peine.

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