Décès d’Henri Beaugé, Compagnon de la Libération

beauge-20150116Le secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, a annoncé, ce 16 janvier, le décès du Compagnon de la Libération Henri Beaugé, à l’âge de 94 ans.

Né le 6 septembre 1920 à Brest, Henri Beaugé est un élève de l’École nationale des Arts et Métiers avant la campagne de France de 1940. Refusant la défaite, le 20 juin, il quitte le pays, avec son frère cadet, Jacques Beaugé, avec l’idée de s’engager dans l’armée canadienne.

Ayant entendu parler de l’appel du général de Gaulle en cours de route, c’est tout naturellement que les deux frères rejoignent les Forces françaises libres (FFL) à Londres.

D’abord élève officier à Camberley, il finit par être affecté, en tant qu’aspirant, au Bataillon de Marche (BM) n°3, au Moyen Orient. Il prend ainsi part à la campagne de Libye. Au cours de cette dernière, son frère, qui a participé aux combats d’El-Alamein dans les rangs du 1er Régiment de Spahis marocains, est accidentellement – et gravement – blessé par une grenade.

Puis viennent, pour Henri Beaugé, les campagnes de Tunisie et d’Italie. Le jeune officier – il a été promu lieutenant – sert alors au BM n°4 en qualité de chef de section anti-chars. Le 12 juin 1944, alors qu’il effectue une mission de reconnaissance sous un violent bombardement, il est blessé au bras, dans les environs du lac de Bolsena. Mais il en sera vite remis puisque, le 16 août de cette année-là, il débarque à Cavalaire, dans le cadre de l’opération Anvil Dragoon [ndlr, nom de code du Débarquement en Provence].

Lors des combats de la Libération, le lieutenant Beaugé s’illustre à de multiples reprises en faisant preuve de courage et d’audance, comme devant Lomontot, où il a réduit des nids de mitrailleuses ou encore au Fort de Brouis.

Après la guerre, affecté en Allemagne, Henri Beaugé sera pendant un temps l’aide de camp du général Koening avant de partir au Maroc en qualité d’officier des affaires indigènes. Il sera ensuite détaché auprès du gouvernement marocain pour l’administration provinciale avant de prendre la direction, de 1960 à 1963, du centre pétrolier d’Hassi Messaoud.

Ayant quitté l’uniforme avec le grade de lieutenant-colonel de réserve, Henri Beaugé a exercé des responsabilités à la délégation à l’aménagement du territoire (DATAR) jusqu’en 1971. Il sera ensuite directeur du centre culturel d’Arc-et-Senans (Doubs) puis de celui de l’abbaye de Fontevraud.

« Ses médailles et ses décorations témoignent de sa valeur militaire, de son courage, de son esprit de sacrifice et de son sens de l’engagement », a déclaré M. Todeschini, au sujet d’Henri Beaugé.

En novembre 2012, Henri Beaugé a témoigné de son engagement au sein de la France Libre en publiant, aux Éditions du Cerf, son journal intitulé « Vingt ans en 1940 : Chroniques de guerre d’un français libre 18 juin 1940-8 mai 1945« 

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