Antiterrorisme : Le gouvernement belge prêt à faire appel aux militaires

belgique-20150116

Suite à l’opération antiterroriste au cours de laquelle 2 jihadistes « présumés » ont été tués lors d’une fusillade avec les forces de police et 15 personnes ont été interpellées, le gouvernement belge a décidé de porter à 3 le niveau d’alerte du pays sur une échelle qui en compte 4.

« Le gouvernement a décidé jeudi soir de porter à 3 le niveau d’alerte sur l’ensemble du pays, bien qu’il n’y ait pas de menace d’attentat précise et concrète », a affirmé Charles Michel, le Premier ministre belge. « L’armée sera dès lors disponible afin de renforcer notre niveau de sécurité en collaboration avec les services de police », a-t-il ajouté.

Alors que, en France, il a été décidé de mobiliser 10.500 militaires dans le cadre d’une opération intérieure d’une ampleur inégalée depuis bien longtemps, la défense belge ne pourra pas en faire proportionnellement autant. Surtout après la baisse significative de ses effectifs au cours des précédentes réformes.

« Une compagnie de 150 hommes se tient prête à être engagée sur des endroits qui seront désignés par les autorités », a indiqué Jan Jambon, le ministre belge de l’Intérieur. « Il s’agit de para-commandos, qui pourront donc porter leur arme », a précisé Steven Vandeput, son homologue à la Défense. Ce dernier a expliqué que ce déploiement pourrait être rapide, c’est à dire « ce soir ou demain » et pour « une période temporaire qui durera tant que le gouvernement le jugera nécessaire ».

Cela étant, cette décision ne fait pas l’unanimité auprès des syndicats militaires. « Notre position est très claire : actuellement, les militaires ne sont pas habilités à faire ce genre de missions policières » a estimé, auprès du quotidien « Le Soir« , Patrick Descy, le secrétaire permanent de la CGSP défense.

« Il n’y a que 5.000 militaires aptes pour ce genre de missions de surveillance, sur les 30.000 militaires belges. Les 25.000 autres sont des informaticiens par exemple, qui ne sont pas formés pour aller défendre des ambassades! Mais les 5.000 soldats (chasseurs ardennais, forces spéciales) sont presque tous à l’étranger, ou de retour au pays, mais au repos ou en formation… On ne peut pas leur demander, à peine rentrés de l’étranger, de commencer à faire de la surveillance en Belgique », a encore faire valoir le responsable syndical.

« Les militaires belges sont formés pour ces missions. C’est quoi cette idée de croire que les militaires sont formés pour d’autres situations ? Les tâches des Casques bleus, comme nous en avons au Liban, c’est du maintien de la paix ! Ce ne sont pas des missions de guerre! Si on le fait au Liban, pourquoi est-ce qu’on ne serait pas capable de le faire en Belgique? », a rétorqué Yves Huwart, le secrétaire général du syndicat militaire CGPM. Toutefois, ce dernier a posé la question qui fâche : celle des coupes budgétaires.

Ainsi, Le Soir souligne que le budget 2015 a été réduit de 225 millions d’euros, avec des économies faites par exemple sur capacités cynophiles. « Or, il s’agit précisément d’investissements qui seront nécessaires pour l’intervention militaire belge dans la lutte contre le terrorisme en Belgique » estime le quotidien.

Photo : (c) Défense belge

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]