Le président Hollande veut revoir le « rythme de réduction » des effectifs dans les armées

Le député-maire de Saint-Quentin, Xavier Bertrand, va croire que le président Hollande a été sensible aux arguments qu’il a développés dans un courrier adressé à l’Élysée afin de mettre un terme à la déflation des effectifs dans les armées. Pour rappel, l’actuelle Loi de programmation militaire (LPM) prévoit la suppression de 23.500 postes supplémentaires sur la période 2014-2019.

En effet, lors de ses voeux aux armées, qu’il a adressés depuis le porte-avions Charles de Gaulle, le chef de l’État a affirmé que le « rythme de réduction » des effectifs militaires doit être « revu et adapté ». Et cela, en raison de la « situation exceptionnelle que nous connaissons », créée par les récents attentats qui ont endeuillés la France.

« Je demande au ministre de la Défense de me faire des propositions d’ici la fin de la semaine », a poursuivi le président Hollande. Mais « en tenant compte évidemment des nécessités budgétaires », a-t-il ajouté. Un Conseil de défense se tiendra le 21 janvier prochain pour évoquer cette question. Et le chef des armées « prendra aussitôt la décision ».

Actuellement, environ 8.350 militaires français sont engagés en opérations à l’extérieur de la métropole. Et 10.500 autres sont déployés dans le cadre d’une opération intérieure, décidée après les attentats de la semaine passée, afin de protéger les « points sensibles ». « Jamais dans notre histoire récente il y a un tel déploiement avec une telle rapidité », a souligné le président Hollande. Mais mobiliser est une chose, tenir dans la durée en est une autre. D’où la question des effectifs.

S’agissant du budget, le chef de l’État n’a pas fait d’annonce nouvelle. Son montant restera à 31,4 milliards d’euros. « Ce chiffre est là, il est sanctuarisé », a-t-il martelé. Et « ces crédits seront strictement maintenus », a-t-il promis. Ce qui est la moindre des choses… Pour y arriver, le président Hollande a indiqué sa volonté de voir les sociétés de projets être mise en oeuvre dès cette année.

Sur ce point, le président a, si l’on peut se permette, enfoncé une porte ouverte. Étant donné que les 2,3 milliards de recettes exceptionnelles tirées de la vente des fréquences 700 MHZ ne seront pas au rendez-vous en 2015, contrairement à ce qui avait été prévu, l’idée de financer l’acquisition de nouveaux matériels via ces sociétés de projet (selon le principe du crédit-bail, pour résumer) s’est imposée. De toute façon, il n’y a aucune marge de manoeuvre : si cette solution n’est pas mise en oeuvre d’ici l’été, le ministère de la Défense se retrouvera en cessation de paiement à l’automne.

« Le président de la république a annoncé une moindre déflation des effectifs du ministère de la Défense et la commande de nouveaux matériels, pour tenir compte des défis nouveaux, tout en maintenant les annuités budgétaires prévus par la Loi de Programmation Militaire. Il n’est pas nécessaire d’être un ponte des finances publiques pour constater l’impasse budgétaire dans laquelle les armées se trouvent », a réagi, à chaud, le député UMP François Cornut-Gentille, très au fait des affaires militaires. « Pour seule garantie financière, François Hollande annonce le lancement des sociétés de projet dont le cadre juridique et financier est particulièrement hypothétique », a-t-il ajouté.

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