Libye : Le gouvernement reconnu par la communauté internationale réclame des armes pour combattre les milices

En juin 2014, un nouveau Parlement a été élu en Libye. Et ce dernier soutient le gouvernement, qui, emmené par Abdallah al-Theni, est reconnu par la communauté internationale.

Seulement, le Congrès général national (CGN), l’ancien Parlement dominé par les islamistes, n’a pas rendu les armes. Installé à Tripoli, grâce au concours de la milice Fajr Libya, il soutient un gouvernement parallèle qui n’est pas reconnu internationalement.

Depuis, les deux gouvernements se disputent le contrôle du pays, avec, d’un côté, les forces loyalistes, dont celles de l’ex-général Khalifa Haftar, et la milice Fajr Libya. Cette opposition fait le jeu de la mouvance jihadiste, dont certains éléments sont désormais  liés à l’État islamique (EI ou Daesh), en particulier ceux de la région de Derna (est). D’autres, actifs dans la bande sahélo-saharienne (BSS), se servent du sud-libyen comme base arrière, d’où ils partent ensuite vers le nord du Mali, via le Niger.

Pour le moment, les Nations unies, via l’UNSMIL (United Nations Support Mission in Libya), qui redoutent une « guerre totale », tentent de faire dialoguer les deux parties. Sans succès. Ainsi, après une première réunion en septembre dernier qui ne donna aucun résultat, une seconde était prévue le 5 janvier. Elle a finalement été reportée à une date ultérieure en raison de « la difficulté à trouver un lieu qui réponde à tous les impératifs de sécurité ».

Quoi qu’il en soit, le gouvernement libyen reconnu, installé à Tobrouk, a réclamé des armes, à l’occasion de la réunion de l’Assemblée générale de la Ligue arabe, le 5 janvier au Caire (Égypte).

« Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités légales et morales et à armer, sans retard ni délai, l’armée libyenne pour qu’elle puisse accomplir sa mission nationale », a affirmé Achour Bou Rached, le représentant libyen. « Plus la victoire militaire contre les milices brutales est retardée, plus leur expansion s’accroît et plus l’on réduit les chances d’une solution politique à la crise », a-t-il ajouté.

Livrer des armes aux forces gouvernementales libyennes n’est pas exactement le « service après vente » réclamé à l’Otan par Idriss Déby-Itno, le président tchadien. Pour lui comme pour son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, une intervention militaire internationale en Libye est indispensable. Mais l’on n’en prend pas le chemin, comme l’a indiqué le président Hollande sur les ondes de France Inter.

De son côté, l’Assemblée générale de la Ligue arabe a mis en avant l’indépendance et la souveraineté de la Libye, ainsi que son intégrité territoriale. En clair, il n’est pas question d’une quelconque « ingérence » dans ses affaires internes.

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