Mali : Une attaque contre l’armée fait 5 tués alors que les incidents se multiplient

Un camp des forces armées maliennes (FAMa), situé à Nampala, près de la frontière mauritanienne et à 530 km de Bamako, a été la cible d’une attaque menée par un groupe armé inconnu, ce 5 janvier.

« Il y a eu au moins cinq morts », a indiqué, auprès de l’AFP, un responsable de la mairie de Nampala. « Pour le moment, je ne peux pas dire exactement à quel camp appartiennent les morts. Ils sont tous en treillis militaires », a-t-il ajouté, avant de préciser que deux soldats maliens ont été blessés au cours de cet assaut.

« Nos positions ont été attaquées tôt ce matin par des assaillants à Nampala. Nous avons fait face à l’ennemi et actuellement un renfort a quitté une localité voisine pour Nampala », a déclaré un responsable du ministère malien de la Défense.

« Les assaillants arrivés à 06H15 du matin (locale et GMT) ont pénétré avec une relative facilité dans le camp militaire de Nampala situé au côté sud-est de la localité. Ils ont tiré. L’armée malienne a semble-t-il riposté », a expliqué une source militaire appartenant à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

Les organisations jihadistes qui sévissent encore dans le nord du Mali, après avoir été chassés de leurs sanctuaires par l’opération française Serval, peuvent être à l’origine de cette attaque. Mais il ne s’agit là que d’une hypothèse dans la mesure où d’autres groupes armés, généralement indépendantistes, y sont également actifs.

Au point que la MINUSMA a exprimé sa « profonde inquiétude », le 2 janvier, après avoir constaté une série d’incidents sérieux au cours de ces derniers jours. Et cela alors que la phase ultime des pourparlers sur l’avenir du Nord-Mali doit se tenir à Alger.

« La MINUSMA a pu vérifier que des affrontements armés ont eu lieu dans la semaine dans les localités de Zarho, région de Tombouctou, et Bamba, région de Gao », a ainsi précisé la mission des Nations unies, qui évoque des « actes de revanche ». Parmi les incidents signalés, il a été fait état de l’attaque, le 29 décembre, d’un bateau transportant des passagers et des biens près du village de Tinefewa, à l’est de Ber, dans la région de Tombouctou. Trois jours plus tard, le convoi du maire de la commune d’Aderanboukane a été également visé (1 tué et 2 blessés).

« Depuis le 31 décembre, des tensions persistent entre la Coordination [ndlr, Mouvement national de libération de l’Azawad, Haut-Conseil pour l’unité de l’Azawad, lequel compte des transfuges du groupe jihadiste Ansar Dine, et Mouvement arabe pour l’Azawad] et la Plateforme dans la région de Ber au sujet de la libération de personnes respectivement prises en otage par les deux groupes », a relevé la MINUSMA.

« Nous condamnons dans les termes les plus vigoureux tous ces actes de violence et de provocation, notamment la prise d’otages et le pillage et nous les dénonçons comme actes de violation aussi bien du cessez-le-feu que des droits de l’Homme. Les auteurs de ces violations doivent savoir qu’ils seront tenus pour responsables et répondront de leurs actes », a affirmé David Gressly, Représentant spécial adjoint pour la MINUSMA.

Deux jours après la diffusion de ce communiqué, le contingent nigérien de la mission des Nations unies a été la cible d’une nouvelle attaque à l’engin explosif improvisé entre Asongo et Menaka, dans la région de Gao. Le bilan définitif est de 8 blessés, dont 3 sont dans un état grave.

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