Le président Hollande exclut une intervention militaire de la France en Libye

Depuis plusieurs mois, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, ne cesse d’alerter sur la situation en Libye, où l’affrontement entre forces gouvernementales et milices islamistes (qui soutiennent une administration parallèle) fait le jeu de groupes jihadistes, qui ont établi des points d’appui dans le sud [ndlr, d’où ils agissent ensuite dans la bande sahélo-saharienne] et l’est du pays. En outre, des connexions de certains d’entre eux avec l’État islamique (EI ou Daesh) ont déjà été rapportées.

À l’occasion de son réveillon du 31 décembre passé auprès d’une partie de la force Barkhane, à N’Djamena (Tchad), M. Le Drian a une nouvelle fois abordé l’affaire libyenne. « Ce qui se passe en Libye, c’est ni plus ni moins, sur fond de chaos politique et sécuritaire, que la résurgence d’un sanctuaire terroriste dans l’environnement immédiat du continent européen », a-t-il dit. Et « ce serait une erreur profonde pour la communauté internationale de rester passive face au développement d’un tel foyer de terrorisme au coeur de la Méditerranée », a-t-il ajouté, avant d’indiquer que la France « prendra évidemment toute sa part » dans la recherche d’une solution.

Au même moment, lors de ses voeux télévisés, la président Hollande a déclaré que « la France (…) prend ses responsabilités chaque fois que la paix est menacée », sans pour autant évoquer spécifiquement le dossier libyen.

Quel rôle alors pour la France dans cette affaire? Lors de son intervention sur les ondes de France Inter, ce 5 janvier, le président Hollande a exclut toute intervention militaire. Et pour cause : les budgets étant ce qu’ils sont (c’est à dire contraints, voire même incertains pour le moment), les forces armées françaises sont déjà fortement sollicitées ailleurs…

« La France n’interviendra pas en Libye, c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilité et pour l’instant, elle doit faire en sorte qu’il puisse y avoir un dialogue politique, il n’est même pas installé, et deuxièmement que l’ordre puisse être rétabli », a ainsi avancé le chef de l’État.

Quant à la France, elle « intervient déjà dans la région, au Mali. Elle fait en sorte de soutenir les pays concernés par les actions de Boko Haram. Nous sommes présents dans une base avancée au Niger [ndlr, à Madama] », a-t-il poursuivi.

Pourtant, comme l’a souligné le président Hollande, « la menace en Libye est réelle » car « il y a des foyers terroristes importants ». Mais les groupes jihadistes « doivent savoir que nous les frapperons chaque fois qu’ils sortiront de ces lieux où ils sont cachés », a-t-il prévenu.

Enfin, interrogé si la France pourrait prendre part à une possible intervention des Nations unies en Libye, M. Hollande a répondu que l’on ne va pas vers une telle option pour le moment. « S’il y a un mandat clair, s’il y avait une organisation claire qui puisse être définie et des conditions politiques, la France pourrait participer mais ça n’en prend pas le chemin », a-t-il dit.

 

 

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