Pour la coalition, le F-16 jordanien n’a pas été abattu par l’EI

Comment le lieutenant (et non capitaine, comme cela a pu être dit) Maaz al-Kassasbeh, un pilote jordanien de 26 ans, a-t-il pu être capturé le 24 décembre par les jihadistes de l’État islamique (EI ou Daesh) dans les environs de Raqqa, en Syrie?

Selon les affirmations de l’EI, le F-16 jordanien a été abattu par un missile sol-air de type MANPADS (Man-portable air-defense systems) muni d’un détecteur infrarouge qui lui permet de s’accrocher à une source de chaleur, en l’occurrence celle de réacteurs d’avions, alors qu’il était en mission au-dessus de Raqqa.

L’on sait que les jihadistes disposent de ce type d’armes après défait d’autres mouvement rebelles et avoir pris le contrôle de bases des forces armées syriennes. L’EI a pu en effet mettre la main sur des systèmes 9K32 Strela-2 (code Otan : SA-7 Grail), voir 9K38 Igla (code Otan : SA-18 Grouse).

Apparemment, le F-16 jordanien volait à une altitude trop basse pour échapper à ce type de missiles sol-air portables. Mais a-t-il été abattu comme l’affirme l’EI, qui a par ailleurs diffusé des photographies de débris de l’appareil, notamment sa verrière, intacte? En tout cas, l’US Centcom, le commandement militaire américain pour l’Asie centrale et le Moyen Orient, le dément.

« Les éléments de preuve indiquent clairement que l’EI n’a pas abattu l’appareil contrairement à ce que soutient l’organisation terroriste », a-t-il affirmé dans un communiqué.

Quant au chef de l’US Centcom, le général Lloyd Austin, il a évoqué le sort du pilote jordanien. « Nous soutenons tous les efforts déployés pour faire en sorte qu’il soit secouru et nous ne tolèrerons pas que l’EI déforme ou exploite ce malencontreux crash à des fins de propagande », a-t-il dit.

En Jordanie, l’émotion suscitée par la capture du sous-lieutenant Maaz al-Kassasbeh, qui venait de se marier, est forte. Le roi Abdallah II est ainsi mobilisé et une cellule de crise a été mise en place afin d’obtenir sa libération.

Selon les informations de l’AFP, le sort du pilote jordanien divise les jihadistes de l’EI : les combattants tchétchènes de l’EI voudrait le tuer tandis que leurs homologues syriens et irakiens le voient comme une possible monnaie d’échange.

Dans les négociations qui ne manqueront pas d’être menées pour obtenir la libération de son pilote – s’il n’est pas assassiné avant – il est peu probable qu’Amman renonce à sa participation à la coalition anti-Daesh emmenée par les États-Unis. Il est possible que les discussions portent sur l’échange de prisonniers, un certain nombre de jihadistes étant sous les verrous en Jordanie.

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