Un tandem pour diriger Thales

Il aura fallu du temps pour que les deux principaux actionnaires de Thales, à savoir l’État (26,6% du capital) et Dassault (25,5%) se mettent d’accord pour trouver un successeur à Jean-Bernard Lévy, lequel dirigeait le groupe d’électronique de défense avant d’être nommé à la tête d’EDF.

Finalement, il y a quelques jours, un compromis a été annoncé dans la presse. Ancien patron d’EDF et soutenu par Dassault, Henri Proglio allait être nommé président non exécutif du groupe tandis que la direction générale opérationnelle devait revenir à Patrice Caine, l’actuel directeur général opérations et performance et favori de l’État.

Mais, en coulisse, tout n’était visiblement pas réglé, la tenue d’un conseil d’administration, prévue le 22 décembre, ayant été reportée au lendemain, faute d’accord sur les noms des administrateurs devant céder leur place au nouveau tandem. Il s’agit d’un jeu subtil, l’État ayant 5 sièges, contre 4 pour Dassault.

Du coup, Philippe Logak, nommé Pdg par intérim fin novembre, a été évincé du conseil d’administration, son siège, pris sur le quota de l’État, revenant à Patrice Caine. De même que Stève Gentili, président du conseil d’administration de BRED Banque Populaire et présent au titre des personnalités extérieures, a dû céder sa place à Henri Proglio.

Ce dernier, qui a effectué son service militaire dans la Marine nationale (dans le « renseignement », dit-on) a longtemps été Pdg de Veolia. Son expérience dans l’industrie de l’armement est des plus limitées, même s’il est membre du conseil d’administration de Dassault Aviation.

Ancien conseiller technique en charge de l’énergie au cabinet de Christian Pierret, alors secrétaire d’Etat à l’industrie du gouvernement Jospin (2000-2002), Patrice Caine, passé par X-Mines, connaît bien Thales pour y avoir passé 12 ans à la direction de la stratégie du groupe. En décembre 2012, il avait été nommé directeur général des opérations et de la performance par Jean-Bernard Levy, qui en avait ainsi fait son numéro 2.

Logiquement, Patrice Caine devrait poursuivre la stratégie fixée par M. Levy, c’est à dire le programme « Ambition 10 » qui fait du développement à l’international une priorité et prévoit une hausse du chiffre d’affaires du groupe de 10 milliards d’euros et une progression du taux de marge de 10% sur 10 ans.

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