Terrorisme : Le président Hollande en appelle « à l’extrême vigilance des services de l’État »

Dans l’après-midi du 20 décembre, un certain Bertrand Nzohabonayo, alias « Bilal », 20 ans, a agressé des policiers du commissariat de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) au couteau, au cri d' »Allah akbar ». Un fonctionnaire a failli avoir la gorge tranchée et deux autres, dont une femme, ont été plus légèrement blessés. L’assaillant a ensuite tué par un adjoint de sécurité, dans le cadre, selon le procureur de la République, de la légitime défense.

Jusqu’à présent, Bertrand Nzohabonayo était connu pour avoir commis des actes de petite délinquance. Il n’était apparemment pas fiché par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour ses sympathies jihadistes, au contraire de son frère, tenté de partir « faire le jihad » en Syrie. Ce converti à l’islam radical avait posté l’image du drapeau de l’État islamique sur sa page Facebook, ainsi que des textes de propagande, avant de passer à l’acte. Le parquet antiterroriste de Paris a été saisi de cette affaire.

Cette attaque fait penser à celle qui visa la brigade de gendarmerie de Roussillon (Isère), en  mai 2013. Là, un individu avait porté plusieurs coups de couteau à un gendarme qui assurait la permanence d’accueil en criant, là encore, « Allah Akbar ». À l’époque, la thèse privilégiée était alors celle d’un « déséquilibré ».

Comme à Dijon. Au lendemain de l’attaque du commissariat de Joué-lès-Tours, un homme de 40 ans a volontairement fauché, avec sa voiture, 13 personnes (le bilan initial était de 11 blessés), en plusieurs endroits de la ville. Selon les témoignages recueillis par la police, il aurait crié « Allah akbar ». Au terme du course-poursuite au volant de sa Clio, il a fini par être interpellé et être placé en garde-à-vue. Cet individu était connu pour des faits de droit commun remontant aux années 1990 et a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, d’où le qualificatif de « déséquilibré » utilisé à son endroit par la plupart des médias.

L’on sait que l’État islamique a appelé ses militants à commettre des attaques avec des voitures. Au Canada, un homme a ainsi volontairement fauché deux militaires (un sera tué) sur le parking d’un supermarché, en octobre dernier. Quant à l’individu en cause à Dijon, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve » a déclaré que ses motivations ne sont « pas établies », appelé chacun « à la prudence » et demandé « à ne pas tirer de conclusions hâtives ». Pour le moment, la section antiterroriste du parquet de Paris n’a pas été saisie de l’affaire.

Quoi qu’il en soit, le président Hollande, lors du Conseil des ministres qui s’est tenu ce 22 décembre, a appelé à « l’extrême vigilance des services de l’État » après ce qu’il vient de se passer à Joué-lès-Tours et à Dijon. La position de l’exécutif, a rapporté Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et porte-parole du gouvernement, se résume en « trois mots : solidarité, vigilance et action ».

« Le président de la République a appelé à la solidarité avec les victimes, les familles, à la fois pour les passants à Dijon et pour les policiers à Joué-lès-Tours. Il a rappelé l’extrême vigilance qui est celle de l’ensemble des services de l’Etat dans cette situation », a encore indiqué M. Le Foll. « Il a rappelé aussi le fait que l’on ne devait pas céder à la panique » face à ces événements », a-t-il ajouté.

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