La Russie sera satisfaite si les deux BPC sont livrés ou remboursés

Les 400 marins russes arrivés l’été dernier à Saint-Nazaire pour se former à la manoeuvre du Bâtiment de projection et de commandement (BPC) Vladivostok sont repartis vers leur pays sans le navire qui devait leur être livré le 14 novembre, tandis que la construction du second porte-hélicoptères commandé par Moscou à la France en 2011 se poursuit.

En raison de l’attitude de la Russie dans le conflit entre Kiev et les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, le président Hollande a en effet décidé de « surseoir à la livraison » de ce BPC de type Mistral « jusqu’à nouvel ordre ».

Seulement, les autorités russes veulent en finir au plus vite avec cette affaire. « J’en ai marre de cette question », s’était agacé, le 5 décembre, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères. « C’est un problème de réputation pour la France. Ils doivent remplir toutes leurs obligations selon le contrat », avait-il ajouté.

« Il y a un contrat. Nous considérons qu’il sera honoré (…) Mais si le contrat est rompu, nous ne serons pas trop mécontents. Nous espérons qu’on nous remboursera l’argent que nous avons payé », avait relativisé, le lendemain, le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à l’issue d’une rencontre avec son homologue français avec lequel, a-t-il été dit, il n’avait pourtant pas abordé ce sujet.

En fait, depuis quelques temps, les responsables russes donnent le sentiment que disposer ou non des deux BPC de type Mistral (commandés en 2011 pour 1,2 milliards d’euros) n’est pas si important que ça. En tout cas, c’est l’impression qu’ont donné les propos tenus le 20 décembre, par Youri Borissov, un vice-ministre russe de la Défense.

« Peu importe que ce soit le 31 décembre 2014 ou le 1er janvier 2015, mais nous attendons la décision de la France », a-t-il affirmé. « Nous serions satisfaits quelle qu’en soit l’issue, les Mistral ou le remboursement de l’argent investi », a-t-il ajouté.

Cette attitude est à rapprocher avec les déclarations faites par une source militaire à l’agence officielle Ria Novosti, la semaine passée. Selon cette dernière, les industriels russes « ont acquis une expérience utile en construisant les parties arrière des Mistral commandés à la France » et que les « spécialistes qui contrôlaient minutieusement le déroulement de la construction ont été pleinement satisfaits ».

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]