Les islamistes libyens ont lancé leur premier raid aérien

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Depuis le 13 décembre, la milice islamiste Fajr Libya, qui soutient le gouvernement installé à Tripoli contre celui d’Abdallah al-Theni, reconnu par la communauté internationale et replié dans l’est de la Libye, a lancé une opération visant à opération visant à prendre le contrôle de la région d’Al-Hilal, et donc des terminaux pétroliers d’Al-Sedra, Ras Lanouf et Brega. Seulement, son offensive a été stoppée par l’intervention de l’aviation loyaliste, aidée par celle de l’ex-général Khalifa Haftar.

Aux dires de ce dernier, ses forces disposeraient d’une douzaine d’aéronefs, dont 4 MiG-21, 4 MiG-23 et 4 hélicoptères Mi-25. Cet été, alors que plusieurs frappes aériennes venaient d’être effectuées à Tripoli contre les combattants de Fajr Libya, alors aux prises avec les brigades de Zenten (proches des libéraux), un proche du général Haftar a évoqué des Su-24 « Fencer ».

Il est difficile d’avoir l’inventaire complet des avions de combat en état de marche en Libye. Avec la révolution de 2011, plusieurs ont été détruits (notamment par les appareils de l’opération Unified Protector). Et sans maintenance régulière, l’on ignore comment sont ceux qui ont été épargnés.

Toutefois, à Misrata (foyer des milices islamistes), plusieurs appareils furent saisis en 2011, dont 4 MiG-23, quelques Soko G-2 Galeb (seulement 4 seraient encore en état de vol)  et des Aermacchi SF.260 (6 encore opérationnels). Deux Aero L-39 Albatros furent capturés à Tripoli à la même époque. Est-ce l’un de ces appareils qui a été utilisé, ce 16 décembre, pour le premier raid aérien de Fajr Libya?

« Un avion a tiré des missiles dans un secteur à l’ouest du terminal d’al-Sedra mais la défense antiaérienne y a fait face. Les missiles se sont abattus dans une zone où ils n’ont causé ni dégâts ni victimes », a raconté Ali Al-Hassi, le porte-parole des gardes de sécurité protégeant les sites pétroliers de la région d’Al-Hilal.

Toujours selon ce dernier, les islamistes ont vraisemblablement cherché à détruire les avions et les hélicoptères des forces gouvernementales, immobilisés sur un tarmac à proximité de la piste d’aviation de la compagnie pétrolière exploitant le terminal de Ras Lanouf.

Cette action a été condamnée par la mission des Nations unies en Libye (UNSMIL), qui a dénoncé une « grave escalade militaire » et appelé à « une fin immédiate des opérations militaires afin de donner une chance au dialogue politique ». En outre, elle a aussi affirmé que « le pétrole libyen appartient au peuple libyen et ne devrait pas être instrumentalisé par un groupe quelconque. Le dialogue est une demande de la vaste majorité des Libyens et il n’y a pas d’alternative ».

Photo : Un Mig-23 libyen (d’avant 2011)

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