Les islamistes libyens tentent de s’emparer des principales infrastructures pétrolières

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Trois ans après la chute du régime du colonel Kadhafi, la situation est plus que jamais confuse en Libye. Le pays a deux gouvernements : l’un, islamiste, installé à Tripoli, l’autre, soutenu par les libéraux et reconnu par la communauté internationale, a dû se replier Al-Baïda, dans l’est.

Les deux camps cherchent à prendre le contrôle de territoires, ce qui donne lieu à de violents combats, comme l’on a pu en voir cet été, entre la milice islamiste Fajr Libya et les brigades de Zenten, proches des libéraux, à Tripoli. Pour compléter le tout, des forces, emmenées par l’ex-général Khalifa Haftar, sont aux prises avec des éléments jihadistes à Benghazi depuis le mois de mai. En outre, le pays subit des influences extérieures, les deux factions étant soutenues par des puissances étrangères, lesquelles sont même intervenues militairement.

Pour le moment, les principales infrastructures pétrolières sont contrôlées par le gouvernement d’Abdallah al-Theni, celui dont la légitimité est internationalement reconnue. D’où la tentative des milices « Fajr Libye » de s’en emparer en lançant, le 14 décembre, une offensive à partir de trois axes afin de prendre le contrôle de la région d’Al-Hilal, et donc des terminaux pétroliers d’Al-Sedra, Ras Lanouf et Brega.

D’après RFI, les islamistes ont trouvé des alliés de circonstance avec les jihadistes d’Ansar al-Sharia des villes de Benghazi et de Syrte.

Mais l’offensive lancée par Fajr Libya a été arrêtée dans les environs du terminal pétrolier d’Al-Sedra, le plus important du pays, grâce à l’intervention d’avions et d’hélicoptères des forces armées libyennes (du moins celles loyales au gouvernement d’al-Theni) ou de celles du général Haftar. Les islamistes ont répliqué avec des canons anti-aériens, d’après l’un de leurs chefs, le commandant Tareq Shanina. Et les combats ont continué au moins jusqu’au lendemain.

En attendant l’issue des combats, la compagnie pétrolière libyenne NOC a annoncé la fermeture des terminaux pétroliers de Ras Lanouf et d’al-Sadra.

La défense des sites pétroliers libyens est capitale pour le gouvernement d’Abdallah al-Theni (et pour les forces libérales) étant donné que 96% des revenus du pays dépendent de la production d’or noir. La Banque centrale libyenne a prévenu que la Libye allait connaître un grave déficit budgétaire en 2014 à cause de la chute des recettes liées aux hydrocarbures.

Par ailleurs, dans l’ouest du pays, les forces du général Haftar ont lancé un nouveau raid aérien près du poste frontière de Ras Jedir, à la frontière tunisienne. Un bilan a fait état d’au moins 13 tués dans les rangs islamistes. Une opération similaire avait eu lieu le 5 décembre.

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