L’entretien des sous-marins nucléaires d’attaque se fera-t-il à Brest?

Actuellement, les 6 sous-marins nucléaires d’attaque (SNA) sont basés à Toulon. Et cela même si, pour des questions de rationalisation des coûts, certains élus estimèrent qu’il fallait les co-localiser avec les sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de l’Île-Longue, près de Brest.

À cela, l’ex-ministre de la Défense, Hervé Morin, avait répondu, en 2009, que le choix de Toulon s’imposait pour les SNA étant donné sa proximité avec les « zones d’actions », c’est à dire les régions de « l’arc de crise » défini par le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale (LBDSN) de 2008. Sans oublier que la protection du porte-avions à propulsion nucléaire Charles de Gaulle, aussi basé dans le port varois, requiert la présence d’un submersible de ce type.

À l’époque, cette décision avait été qualifiée de « purement politique » par les députés du Finistère, dont Patricia Adam, qui préside désormais les travaux de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale.

Il faut dire que le poids économique de l’escadrille des 6 SNA et de ses 1.000 marins est loin d’être négligeable pour Toulon étant donné qu’il avait été évalué à 120 millions d’euros par an. Le maintien en condition opérationnelle (MCO) de ces navires donne du travail à environ 1.200 salariés de DCNS ainsi qu’à de nombreux sous-traitants.

Seulement, l’arrivée attendue des SNA Barracuda, qui remplaceront ceux de la classe Rubis actuellement en service, risque de changer la donne. Du moins pour ce qui concerne leur MCO ou leur Indisponibilité Périodique pour Entretien et Réparations (IPER). Pour cela, il faudrait réaliser d’importants travaux, ce qui, en cette période de contrainte budgétaire forte, est compliqué.

Aussi, Mme Adam a plaidé, dans la presse bretonne, pour que ces opérations lourdes concernant les SNA se fassent à l’Île-Longue. « L’entretien des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) est réalisé à Brest. Des investissements considérables ont été accomplis à cette fin. Les SNA basés à Toulon sont indispensables en Méditerranée où ils accompagnent le porte-avions. Mais il faut aussi des SNA auprès des SNLE (…). Et sur les six SNA, il y en a toujours deux en entretien. La question n’est pas liée au port-base. La véritable question est liée à l’entrentien lourd des sous-marins. Le réaliser à Brest? Je dis oui », a-t-elle fait valoir dans les colonnes de Ouest France.

Dans celles du Télégramme, Mme Adam a une nouvelle fois fait la promotion de l’Île-Longue, qui, à ses yeux, reste « sans aucun doute l’endroit le plus adapté » étant donné qu’il y est déjà assuré « la dépose et la réinstallation des coeurs nucléaires des sous-marins nucléaires lanceurs d’engin ». Et d’ajouter : « Nous avons, à l’Île-Longue, un formidable outil qui a fait l’objet de coûteuses remises à niveau. DCNS et les différents services associés à cette opération nous assurent que l’Île-Longue et Brest peuvent parfaitement absorber l’entretien des SNA ».

« L’Île-Longue est complètement spécialisée dans le traitement des sous-marins nucléaires. La France se doit de concentrer en un seul endroit les entretiens longue durée de ses sous-marins », a encore insisté Mme Adam. Toutefois, cela demandera des travaux supplémentaires. Ce qu’a admis la parlementaire. « Mais ils seront bien moins importants que ceux envisagés à Toulon », a-t-elle souligné. Et « les économies se verront surtout dans les coûts de fonctionnement à long terme ; toutes les compétences sur le nucléaire militaire étant aujourd’hui concentrées à Brest », a-t-elle poursuivi.

En octobre 2013, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, élu breton lui aussi, avait indiqué qu’il prendrait une décision sur ce dossier d’ici « la fin de l’année ». Puis, rien n’est venu. Toutefois, Le Télégramme a assuré qu’il va bientôt trancher…

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