En un an, les forces françaises ont « neutralisé » 200 jihadistes dans la bande sahélo-saharienne

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Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a indiqué que les forces françaises ont neutralisé au moins 200 jihadistes en un an dans la bande sahélo-saharienne (BSS).

« Depuis le 1er août, nous avons pu neutraliser une soixantaine de jihadistes, essentiellement dans le nord du Niger et du Mali. Près de 200 ont été neutralisés en un an, et parmi eux des chefs importants », a-t-il ainsi affirmé.

Le dernier responsable jihadiste « éliminé » par les forces françaises engagées dans l’opération Barkhane est Ahmed al-Tilemsi, alias Abderrahmane Ould El-Amar, un cadre du groupe al-Mourabitoune (les Almoravides), issu de la fusion, en 2013, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et des Signataires par le sang du chef terroristre Mokhtar Belmokhtar, un ancien d’al-Qaïda au Maghreb islamique.

Outre al-Tilemsi, plusieurs cadres d’al-Mourabitoune ou des proches de Belmokhtar ont en effet été éliminés par les forces françaises au cours de ces derniers mois, dont Omar Ould Hamada, dit « Barbe rouge », Abou Bkar al-Nasr, le logisticien des Signataires par le sang ou encore Assam al-Hajar, un porte-parole.

En 2013, lors de l’opération Serval, rempacée depuis le 1er août par l’opération Barkhane, dont la zone d’action a été étendue à la BSS, l’État-major des armées avait estimé que « plusieurs centaines » de jihadistes avaient été « neutralisés ». Dans son livre « La guerre de la France au Mali.« , l’historien Jean-Christophe Notin a avancé le bilan de 600 terroristes tués en s’appuyant sur une estimation du général Didier Castres , sous-chef opérations à l’EMA.

Cela étant, le nord du Mali connaît une résurgence des groupes terroristes, avec un regain des attaques contre les casques bleus de la MINUSMA. En octobre, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, le ministre avait parlé d’une « fragilité nouvelle (…) conséquence de la réduction de la présence de nos forces mais aussi du  fait que les FAMa [Forces armées maliennes] sont effondrées à la suite de leur erreur majeure du début d’année [ndlr, à Kidal, en mai] et que la Minusma ne dispose pas de toutes les capacités souhaitables ».

Pour M. Le Drian, l’une des raisons de cette situation est liée au contexte libyen. « Il s’agit d’actes résiduels, mais on sent une volonté des groupes armés terroristes de reprendre un peu des positions [au nord-Mali]. C’est dû en grande partie au fait que l’acheminement d’armes par la voie du sud de la Libye est devenu de plus en plus conséquent », avait-il avancé, sur les ondes de RFI.

Aussi, à nouveau, le ministre a affirmé qu’il « faudra que la communauté internationale prenne, avec les pays concernés, les dispositions nécessaires », sans exclure de possibles actions militaires. Mais pour lui, la solution aux problèmes libyens est avant tout « politique » (le pays a 2 gouvernements et autant de Parlements). « Ensuite, a-t-il ajouté, elle se traduira par une nécessaire pacification de l’ensemble de la Libye.

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